Inconcessus Lux Lucis (ILL, ça fait plus court) existe depuis 2006, d’abord sous le nom de Whorethorn jusqu’en 2009. Le duo britannique a officié dans un premier temps dans un black metal très cru et primitif pas spécialement passionnant (sauf peut-être pour les fanatiques de raw black), avec un nombre conséquent de démos et splits et un album assez expéditif sorti chez Salute Records, un label underground suédois.


Autant que le changement chez eux ne s’est pas limité au patronyme, car musicalement ça n’a plus grand-chose à voir.

Le black metal pratiqué par ILL est certes encore assez primitif et cru, mais pas de la même manière : le son est sans artifice et assez léger certes, mais beaucoup plus net qu’avant et avec une production très équilibrée ; leur musique est un mélange de différents genres, entre black, thrash, death, donc primitif dans le sens où ça nous renvoie aux débuts de la scène extrême quand les frontières entre ces styles n’était pas encore bien définie.


En tout cas, niveau compos, ils assurent. Ce qui fait en plus le charme de ce disque, c’est qu’on sent une certaine spontanéité voire même de la désinvolture. C’est sans doute le morceau East Of Eden avec sa succession de plans improbables et imprévisibles qui me fait dire ça, bien qu'il y ait d'autres exemples tout au long de l'album ; tantôt nerveux, tantôt posé, avec un grain de folie qui pimente le tout.

Rassurez-vous, ça reste sombre et malsain sur la globalité du disque.

La construction de l’album est aussi assez bizarre : un premier morceau, puis une plage ambient suivie d’un titre instrumental court, pour repartir après sur une trame plus classique.


La durée des morceaux (entre six et presque douze minutes) m’a paru entièrement justifiée, dès lors qu’ILL évite toute forme de linéarité comme je l’ai dit et que les riffs sont tous plus ingénieux les uns que les autres.

Le morceau le plus long, Severed from Sephiroth, figurait déjà sur l’EP précédent.

Franchement, je ne peux pas m’empêcher de penser que ce disque a quelque chose de génial et de vraiment original. D’autant qu’il ne surfe pas sur les modes actuelles du psychédélisme rétro ou avant-gardisme progressif.

Une vraie curiosité, qui possède à la fois un côté très immédiat et une telle richesse de composition qu’on peut l’écouter plusieurs fois de suite sans s’en lasser.


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Man_Gaut
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le 21 juil. 2024

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Man Gaut

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