Il faut attendre quelques morceaux : si le choix de Riverside semble logique pour introduire le sortilège, on passera sur les trois tracks suivantes : Blue Left Hand vous réveillera avant l'heure comme un OVNI dans un ciel calme, reste l'invitée imprévue bienvenue que l'on aurait quand même reçue un peu plus tard.
Alors, Divinations est une révérence pure, une ôde simple, un visage aux airs distraits, un album aux lumières tamisées, une errance nécessaire, une averse que l'on ne fuit pas.
Dans la même lignée que les Broken Bells et autres The Shins, l'indie-pop des Oracle Sisters s'apparente ici à une surprise énorme qui nous renvoie à une nostalgie sincère : moins brute, moins angulaire et plus cristalline que sur d'autres titres (cf Asc. Scorpio pour ne citer que lui). Ainsi la merveilleuse Velveteen aura eu raison de l'incommensurable fleur bleue sensible, Moon on the water reprend les parfaits motifs romantiques et flirt avec nous sans arrêt ; Rodeo sera celle qui nous fera chanter les yeux fermés sans le vouloir et Shotguns dénude timidement. Autant de tickets gagnants dans cette lecture de carte nous fait forcément chavirer : une aubaine pour les rêveurs, un bonbon pour les plus réticents. Les rythmiques draguent, les cuivres caressent, tout nous tend une main réconfortante et nous invite à danser doucement mais surement. Et le titre éponyme calme, renforce, comme un temps de récupération après la transe d'un voyage céleste merveilleusement exécuté.
Il y a pour sur quelque chose d'inconscient, d'indicible au fond de nous que Divinations réveille dès la première écoute.