Une invitation sur le léger divan de la beauté.

2016, le grand Dhafer Youssef fait son retour avec le petit bijoux "Diwan of Beauty and Odd". Après l'immense Abu Nawas Raphsody et Birds Requiem, c'est bien un 9ème album que nous dévoile, sans faire grand bruit le Maestro Tunisien. Et pourtant....
Fidèle à son "ethno-jazz", le chanteur et oudiste s'entoure encore une fois d'une fine équipe de jazzmen, cette fois New-Yorkais:


Mark Guiliana, le monstre de la batterie pouvant se venter d'avoir littéralement réinventé le jazz, fidèle acolyte de Dhafer ; Aaron Parks au piano ; Ambrose Akinmusire à la trompette et enfin Ben Williams à la contrebasse.


Le compositeur reste fidèle donc, à son mélange contemporain entre Orient et Occident, en nous récitant comme à son habitude des poèmes inspirés cette fois de "l'Humain et du beau" d'après Dhafer lui même, avec une musique littéralement plus orientée jazz New-Yorkais.


Mais parlons de la musique en elle même. C'est donc ici un album des plus légers, et des plus émouvant que nous offre ce chanteur à la voix d'or, toujours aussi unique, toujours aussi incroyable, inhumain, tout simplement indescriptible. Dès les premiers accord d'Oud de "Fly Shadow Fly", et de l'entrée de la voix, on comprend vite qu'il va être difficile de ne pas lâcher sa larme, encore une fois. On atteint ici le summum de l'émotion, pour ensuite retrouver le groove léger mais incisif classique à l'artiste: Basse et batterie incisives, envoûtantes, mélodies à la voix doublées par le trompettiste Ambrose Akinmusire, tout cela parsemé par de magnifiques et capricieuses mélodies d'Aaron Parks. L'album alterne entre déserts de poésies et danses orientales complexes mais pourtant des plus agréables.


Mes morceaux coups de coeur : Fly Shadow Fly / Of Beauty & Odd ; Al Akhtal Raphsody Part I & II ou encore Diving In The Air, mais croyez moi tout l'album vaut le coup. Même si il est un peu trop long à mon goût, il est rattrapé par des mélodies qui nous restent en tête et qu'on chante dans les moments où l'on a besoin d'un peu de beauté.


Pari réussi donc pour Dhafer Youssef, qui nous aura en plus interprété l'intégralité de l'album à l'Olympia le 14 avril dernier. Une vraie soirée de danse et d'émotion; 1800 personnes laissées bouches bées devant sa voix surpuissante et la richesse du langage musical. Soirée d'hommages aussi à un pays en guerre, la Syrie (Dhafer s'amusant d'ailleurs de faire cet album hommage avec des musiciens américains!). Bref, faire pleurer tout l'Olympia pour finir par faire lever et danser toute la salle est une belle définition de sa musique... On attend déjà avec impatience l'album suivant.

Victor_Dubois
9
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le 28 mai 2017

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Victor Dubois

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