Pour un coup d'essai c'est un coup de maître. Snoop Doggy Dogg signe ici un petit chef d'œuvre.
Il faut dire que l'album est produit par le magicien du son, au sommet de sa carrière, Dr Dre qui mêle les samples de funk comme personne, portés par des basses qui résonnent encore dans ta cage thoracique une demi-heure après l'écoute.
Dre n'hésitera à faire venir le pape de la Funk, Georges Clinton qui posera sa voix sur le morceau fondateur du G-Funk, G Funk Intro.
Dès l'intro de son album, la nouvelle étoile de Death Row records est béni (pour rester dans les métaphores pontificales) par ses ainées.
The Dramatics, un groupe soul funk de la Motown fera aussi une apparition remarqué sur le titre Doggy Dogg World.
Cet album fera figurer toute la jeune scène montante de Compton et de Los Angeles. Ainsi, nous trouverons les featuring de Nate Dogg, Warren G (demi-frère de Dre), Kurupt (en solo ou avec Tha Dogg Pound) et ses cousins, RBX et Daz Dillinger (membre de Tha Dogg Pound). Ce dernier est aussi crédité comme producteur.
L'album verra aussi la participation de Lil' Bow Wow, sur un des interludes de l'album. Il n'a que six ans quand, pour l'occasion, il interprète Snoop Dogg enfant, en classe face à un instituteur Mr. Buckwort, remplaçant :
Le sujet du jour, quel métier voudriez-vous faire plus tard ?
"-Hey, you in the back with those french braids, what's your name?
- My name is Snoop
- Alright Snoop, what you wanna be when you grow up?
- I wanna be a motherfuckin hustla* ! Ya betta ask somebody."
Un autre gosse posera sa voix sur la dernière piste de l'album, Pump Pump, surnommé Lil' Malik, à l'époque mais qui ne fera pas une longue carrière dans le Game.
Le flow de Snoop est fluide et mielleux. Il coule à merveille entre nos oreilles sur le son très funky de l'album. Il prouve qu'il joue direct dans la cour des grands.
La production de Dr Dre est franchement géniale comme souvent à l'époque et l'album, un des meilleurs de Snoop Doggy Dog, qui a mon avis ne fera jamais mieux, est indémodable et est devenu dès sa sortie un classique. Il est l'album qui me fera découvrir le rap non francophone, à une époque où je pensais que les textes étaient le plus intéressants dans le rap, alors que comme toutes musiques c'est bien l'alchimie entre une mélodie, un beat et un flow qui font la force d'un morceau.
Ici l'alchimie est parfaite et certain titres sont déjà entrés à mon avis au Panthéon du rap mondial.
Si je ne devais garder qu'un seul titre, ce ne sont pas les tubesques Gin and Juice ou Who Am I (What's My Name)? qui bien, qu'excellents et indémodables cèdent la place à Tha Shiznit. Un titre qui résonne encore en moi, entre son sample de Billy Joel, ses basses bien lourdes et sa flute traversière en font un titre extra-ordinaire.
Si tu l'as oublié, Tha Shiznit est là.
- I wanna be a motherfuckin hustla !*
* - Je veux être un putain de proxénète !