Don't Worry
7.7
Don't Worry

Album de Math the Band (2009)

Depuis la terrible invasion des synthétiseurs cheap d'electro foireux de dance des années 90 qui prennent petit à petit la place des guitares dans le rock –Yeah Yeah Yeah's en tête de liste ; je m'étais promis de plus jamais foutre sur mon lecteur quelque musique que ce soit comprenant un clavier. L'évocation même des marques Korg et Moog me donnant encore des cauchemar la nuit dans lesquelles je vois en boucle David Guetta prendre le contrôle d'une machine à remonter le temps et retirer leurs nobles grattes aux Ramones et autres Vaselines.
Mais donc.
Arrive à mes oreilles à la tolérance proche du Stalinisme la galette « Don't Worry » du très curieux duo Math The Band.

Dès les premières notes on comprend à quoi on a faire. 9 morceaux, 30 minutes de pur énervie sur-vitaminé, quelque part entre l'overdose de redbull et une séance active de Super Mario World pendant que la fille (ou le garçon) sur qui vous fantasmiez au lycée court sous la couette vous gâter joyeusement. Vous trouvez l'image abusée ? On est pourtant pas loin de la vérité.
Pour le côté Super Nintendo, il faut savoir que Math The Band, d'abord groupe de pop sucrée un peu marrante à décider de tomber dans l'hystérie quand Justine Mainville arrive avec ses petits sons 8 bits, tout droit tiré des vieux jeux Atari, Megadrive, Nintendo, et autres foutraques de geek. Du coup, les guitares s’électrifient, les chants se faussent, la pop devient carrément punk, avec un bon côté gamin-gogol hyper jouissif, transformant alors chaque introduction de chansons en réel générique de jeux vidéos, comme la très bonne « Why Didn't You Get A Haircut ? ». Soyons clair, je suis contre toute forme de danse quand celle ni comprend pas un mouvement frénétique de bas en haut avec une jeune admiratrice tout juste majeure, mais là, bah non. On veut danser. Le côté nerd désinhibe complètement, on veut juste bouger frénétiquement, même en détestant ça.

Donc. Nous obtenons des pistes qui changent, modulent, sautillent comme des ados hystériques devant leur première console de salon, mais pas que. Le terme punk fut évoqué tout à l'heure, à bon escient. Car en plus d'une mentalité DIY objectivement présente et d'un envie de foutrement faire ce qu'ils veulent, le groupe augmente le tempo, hurle (« Almost! »), et enchaine les chœurs géniaux aussi bien que la fausseté la plus jouissive comme sur « Introducing The Magic Eye ».
Tout va vite, comme l'orgasme instantané du voisin qui retrouve une vie en mettant fin à dix longues années de célibat, dont on a pas le temps de se remettre réellement que déjà les cris recommencent. Enfin, quand les ados ont fini de s'amuser, de découvrir des sons et des mélodies arpégées improbables, quand ils ont fini de hurler dans tous les coins de la pièces comme des chiens errants, quand ils ont fini de taper sur des vieilles Game-Boy frist generation, ils prennent le temps d'offrir un réel single de punk noisy pop sur la fin du monde (« It's Gonna Be Awesome ») qui mettra tout les adorateurs d'hymnes pour teenagers timbrés d'accord. Moi qui suis particulièrement hermétique aux synthés et à l'electro de manière générale, j'ai trouvé en Math The Band avec cet opus et le suivant, une énergie et une jouissance primaire des sons, du cool pour freaks & geeks... En bref, des choses que je ne pensais pas pouvoir ressentir avant, justement, la fin du monde.

L'apocalypse n'aura peut-être pas lieu.
Shyle
8
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le 4 avr. 2014

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Chlorine Z

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