Troisième album des Pixies après le très bon Surfer Rosa, Doolittle créé l’exploit de dépasser ce dernier et de finalement s’imposer comme l’album phare du groupe de Boston, celui réunissant le mieux leurs styles et obsessions.
Doolittle s’ouvre sur quelques notes de basses rapidement jouées rapidement puis une suite d'accords de guitare et enfin les aboiements de Franck Black dont la voix de Kim Deal fera échos sur le refrain. Debaster qui est d’ailleurs un hymne au film de Luis Buñuel, Un chien andalou. La suivante, Tame, aussi aura droit à une partition de basse forte et omniprésente, ainsi qu’aux cris de rages de Black sur le refrain qui alterne avec ses chuchotements dans le couplet.
Durant tout le reste de l’album, le groupe fait des merveilles et, pendant que les paroles de Frank Black tournent autour des cauchemars, de la religion ou encore de la mort, la basse sera toujours omniprésente et forte dans cette ovni qui mélange de pop, punk, fusion ou encore rock. Il n'hésite pas à alterner en approfondissant un style parfois agressif avec des moments plus calmes et pop et, à l'image du son du groupe, unique.
Si le groupe, où chacun, Kim Deal et Franck Black en tête, est au sommet de son art, se permet quelques envolés très pop et joyeuse, toujours avec une grosse basse omniprésente, tels que La la love You ou Here Comes Your Man, c’est clairement l’atmosphère sombre et habitée qui domine l’album. Témoin de cette ambiance, le géniaux « Monkey Gones to Heaven » ou encore Dead et Wave Of Mutilation. Il n’y a d’ailleurs aucun déchet et, en plus de celle déjà citée, on peut noter l’excellent et groovy Hey ou le mystique Silver.
A l’image de cette remarquable pochette, les Pixies proposent un disque troublant, génial, hanté, mélodique, agressif ou encore marquant, qui influença tout le courant indépendant des années 1990, et en premier lieu Nirvana dixit Cobain en personne.
Petite sélection :
Hey
Monkey Gones to Heaven
Here Comes Your Man
Silver
Wave Of Mutilation