Il aura fallu attendre quatre ans pour la suite du monument "Triune Impurity Rites" qui avait largement marqué les esprits des plus aguerris des deathsters doomeux.
Un jour de mars 2011 -il devait faire très moche ce jour-là- paraît sur le même label Sepulchral Voice le deuxième album de la bande à Mors Dalos Ra, qui s'est offert les services d'un quatrième prêtre dans sa sympathique congrégation et a changé son batteur au passage ; mais l'âme du groupe reste la même.
Encore une fois, cet album est un tout:
-commençons d'abord par la pochette, superbement illustrée par une gravure de John Martin datant de 1832, "La destruction de Sodome et Gomorrhe" ; le feuillet est encore plus travaillé que le précédent, avec les paroles écrites en lettres dorées, des photos du groupe posant en habit de cérémonie, de nombreux symboles de toutes sortes et illustrations du XVIIème siècle par un certain Kircher
-le concept est orienté vers la mythologie, qu'elle soit indienne, mésopotamienne ou autre, et bien sûr les rites funéraires notamment égyptiens ; les thématiques sataniques et antichrétiennes sont un peu mises de côté
-musicalement, on retrouve encore 23 plages mais organisées différemment: les 9 morceaux doom death (représentés sur les neuf branches du chandelier juif, la hanoukkia) sont chacun entourés par des interludes ; ces interludes sont les "Templum Necromantorum", joués à l'orgue par Robert Rabenalt, et les "Gates of Horror" joués avec des instruments traditionnels, se rapprochant des plages instrumentales de Nile ; enfin, des chœurs sont présents sur deux titres.
Le doom death pratiqué par Necros Christos est toujours apocalyptique, distillant une ambiance mortuaire et poisseuse mise en avant par des riffs lancinants et lourds, la voix émise par les cordes vocales putréfiées de Mors Dalos Ra et la batterie résonnant tel un tambour funeste marquant la cadence pour les pauvres hères cheminant vers leur trépas.
Il est encore plus difficile de mettre en avant un titre, dont la durée oscille entre 3 et 9 minutes pour la pièce centrale, "Doom of Kali Ma...".
Les compos sont un peu plus variées et souvent aérés de solos très inspirés, exécutés par les deux guitaristes.
J'ai été une fois encore époustouflé par le travail que représente cet album, parmi les disques cultes que tout amateur de death funèbre de l'école Incantation se doit de posséder et en original de préférence pour pouvoir s'imprégner pleinement de son essence maléfique. A quand le prochain, messieurs?