A peine ai-je eu le temps de me remettre de cette correction que fut le premier album de Deiquisitor que voilà déjà arrivé son successeur. Comme Ogdru Jahad a disparu (une perte que nous devons tous pleurer), les anciens membres du groupe ont le temps de se concentrer sur cet excellent projet et nous ont déjà pondu un EP en 2017, dans la même veine que l'album.
Avec Downfall Of The Apostates, le graphisme annonce un contenu similaire à ce qui s'est fait jusqu'ici (sans doute l'oeuvre du même M. F. Jord). Sauf que cette fois-ci, le mastering a été confié à Dan Lowndes, qu'on ne présente plus. Et ça, ça veut dire que le son va devenir plus clair et plus puissant.
De prime abord, on pourrait imaginer que le groupe va y perdre de sa personnalité, tant la production du premier jet semblait adaptée à leur musique et indissociable de leur identité sonore. Et pourtant, ça marche au moins aussi bien sur ce dernier-né.
En effet, les riffs caractéristiques de Deiquisitor s'en retrouvent d'autant plus mis en avant ; au même titre que le chant caverneux de TFJ (de son petit nom). Et c'est réellement ça, leur personnalité ; pas des artifices de studio, faut-il le souligner. Et puis c'est Dan Lowndes, quoi ; le son est forcément encore un peu rugueux.
Par-dessus le marché, pour ce Downfall... les Danois sont loin d'être à court d'idées, loin s'en faut. Les morceaux se suivent sur un rythme assez linéaire, ce qui était déjà le cas auparavant. Mais les compos sont d'un niveau globalement excellent et la clarté du son permet d'entrevoir une évolution certaine dans leur musique, avec des riffs un peu plus mélodiques à l'image de ce court (mais intense) passage sur Tetrad Of Lunar Eclipses ; un passage qui aurait sans doute été moins remarqué avec une prod' comme celle du premier album.
Les atmosphères que le groupe cultivait si bien déjà auparavant sont toujours de mise, et on retrouve quelques passages ambient judicieusement placés çà et là. A ce titre, War On The Gods se distingue des autres, déjà par sa lourdeur particulière mais aussi par son outro de deux minutes qui permet de conclure sur une note purement ambient.
J'ai envie de dire que je préfère celui-ci à son prédécesseur, contre toute attente, car il est encore plus percutant. Le talent de Deiquisitor en ressort avec encore plus d'évidence. Je peux d'ors et déjà annoncer que cette galette figurera dans mes meilleures sorties 2018.
Retrouvez cette chronique sur le webzine auxportesdumetal.com