Dream Theater par Jayzorus
Dubitatif dés les premières annonces où Petrucci parlait de son incroyable ambition artistique de faire un album qui "résume le style du groupe" pour son douzième opus, le premier avec le nouveau batteur participant à la compo après le départ de l'emblématique Mike Portnoy, j'étais pourtant largement prêt à lui laisser sa chance n'ayant absolument aucune attente et ayant été un fan furieux pendant l'adolescence. La pochette de mauvais goût ne m'inquiète pas outre mesure étant donné le passif des gars dans le domaine.
Malheureusement, le contenu sera à son image, à savoir lisse, vide et froid.
False Awakening Suite nous assomme d'emblée avec ses riffs insipides et ses arrangements pompeux et cheapos, avant d'embrayer rapidement sur The Enemy Inside, single metal fadasse. Et c'est là qu'on se prend en pleine face tous les problèmes de l'album :
- Le mixage : Petrucci est aux commandes et ça s'entend, les guitares écrasent tout sur leur passage. Je m'étonne ensuite de constater que le son de chaque instrument est simplement moche. En tête, une batterie impersonnelle et monotone, un kick creux et chiant, des cymbales fantomatiques. Je pense qu'il y a eu une volonté de chercher un son de caisse claire un peu original et lourd, mais le constat est le même me concernant, c'est raté, moche et monotone.
La basse est brouillonne et étriquée, la voix de LaBrie surchargée de traitements cache-misère, les sons d'orchestre sont en plastique... Le mix est globalement terne.
- Le mastering : Loudness war de mes boules. Couplé avec l'absence de diversité de couleur sur chacun des instruments, on obtient un son d'une monotonie fatale. Plus le fait que ça écrête de partout, ce qui s'entend particulièrement lorsque la gratte est seule; bref, c'est dégueulasse.
- Mike Mangini : Ce type est d'un niveau technique énorme, mais je le trouve naze, sur cet album du moins. Pas aidé par le son, il ajoute à ça un jeu rigide, chiant, dénué de groove et de finesse. Je vais faire le oldfag pour une fois, mais je trouve que Portnoy, malgré ses défauts, était d'une autre envergure. Et c'est pas un LaBrie plus mauvais que jamais ou encore un Rudess en mode bac à sable qui vont rattraper le tout.
- Pilote automatique à fond les ballons : Petrucci a tenu parole. Malgré un contexte plus favorable que jamais a une quelconque évolution, le groupe continue de se branler les couilles dans sa petite routine : compo recette en studio en quelques semaines, tournée mondiale, dvd live, 6 mois de vacances et yo nouvel album pour affirmer notre style.
Non.
J'ai vraiment essayé pourtant. J'ai même pas envie de parler du reste.
Si, mention spéciale pour le final grand-guignolesque : long pour être long et faire "l'epic" indispensable à tout album de prog générique, sans aucune cohérence ni fluidité, ce remplissage de 22 minutes est un condensé des travers de Dream Theater. Et tout le monde y a mis du sien.
C'est l'album du deuil.