C'est avec son douzième album, éponyme de surcroît, que Dream Theater embarque Mike Mangini, leur nouveau batteur, dans les méandres de la composition. En effet, même si Mangini a joué sur "A Dramatic Turn of Events", la période entre son recrutement et l'enregistrement de cet album était un peu trop courte pour qu'il participe à son écriture. Les fans attendaient donc ce nouvel opus avec curiosité et appréhension. La perte de Mike Portnoy s'étant faite ressentir dans l'album précédent, le groupe devait donc choisir entre se donner une peau neuve ou bien réconforter ses fans en revenant quelque peu aux sources. Dream Theater nous a donc annoncé la couleur quelque temps avant la sortie de l'album avec le clip "The Enemy Inside". Des riffs agressifs, une batterie survitaminée et des solos qui sentent un peu le réchauffé, la formation ne nous avait pas habitué à cela et ne manque pas de diviser les fans, certains diront: "la fin d'une ère qui s'accentue d'année en année". Nous y verrons sans doute une cause au manque de succès qu'a eu l'album à sa sortie. Un petit flop, pour un grand groupe, qui n'est pas forcément justifié. Car si en effet, les compositions sont d'une manière générale plus agressives que précédemment, des titres comme "The Looking Glass" ou "Surrender To Reason" renouent avec ce qui a fait le succès de Dream Theater dans leurs jeunes années. Seulement, voilà, les innovations manquent un peu dans cet album et on regrettera par moment les placements intelligents de Portnoy remplacés par un certain excès de son successeur. Pour le reste, la structure de l'album reste assez classique: on y retrouve toujours la presque ballade, "Along For The Ride", et la traditionnelle conclusion qui avoisine les vingt minutes avec "Illumination Theory". Au final, ce "Dream Theater" troque de l'originalité pour un peu plus d'agressivité tout en essayant de renouer avec le passé. Un deal qu'ils avaient pourtant déjà expérimenté avec trop peu de succès pour s'y risquer à nouveau.