Après plus 10 ans d'existence et après avoir été un acteur majeur du rock progressif Genesis avec Duke, nous sort son dernier bon album. Ceux qui suivront seront soient moyens, soient carrément mauvais et insipides pour ne pas dire plus (« Invisible touch », « Abacab », « Mama, « I can't dance »....)
Première remarque sur « Duke » la voix de Phil Collins est finalement de bon niveau et même elle semble s'améliorer au fil des albums montrant que Gabriel n'était pas irremplaçable.
Deuxième remarque c'est vrai qu'il manque un pur guitariste et que Hackett n'a malheureusement pas été remplacé (Rutherford cumulant depuis 1977 basse et guitare).
Avec « Behind the lines », « Duchess », « Guide vocal » très bons et « Man of our times » pas mal, ça commence par quatre titres parfaitement enchaînés .
Sur « Misanderstanding » et « Turn it on again » insipide (notamment le refrain) et indigne du groupe, Genesis fait ce qu'a fait Pink Floyd avec « Another Brick in the wall » et Yes avec » Owner of a lonely heart » : du commercial, avec la volonté délibérée de passer en radio.
« Misanderstanding » est un peu entre deux chaises, c'est pas trop mal, ça s'écoute mais c'est quand même vraiment commercial avec son refrains et ses choeurs faciles .
« Heatwaze » est une superbe ballade avec une bonne utilisation des synthé « à l'ancienne ».
« Alone » et « please don't ask », deux autres balades mais nettement moins réussies.
« Cul de sac » : morceau hybride de bonne qualité (passage calmes / passages plus énergiques)
Le final « Duke's travel », « Duke's end » est grandiose, géant avec ses « flashbacks » sur d'autres titres.
Donc trop de différences de niveaux , trop inégal malgré de bons passages.
« Duke » est le dernier album potable de Genesis ; sorti en 1980 c'est le dernier où l'on trouve encore un peu de la magie du rock progressif des débuts avant le « déclin » musical du trio .
Mélange donc plutôt réussie (malgré quelques morceaux ratés) de rock progressif et de titres plus commerciaux, plus accessibles aux personnes réfractaires à la prog et visant clairement le passage en radio .
Malgré tout avant l'arrivée du néo prog qui apparaitra vers 1983 Genesis avec Duke réussit à moderniser le rock progressif (qu'on soit favorable ou non à cette évolution).
Duke est donc une sorte d'albums de néo prog avant l'heure et malgré quelques points faibles reste un album honnête mais sans comparaison toutefois avec le temps glorieux du 100% progressif de Genesis et des albums « Trespass » , « Nursey Cryme », « Foxtrot » ou « Selling England by the pound » car si « Duke » est correct on reste assez loin des albums des meilleurs disques du groupe.
CHRONIQUE ECRITE EN 2020 ET NON LE 27 MAI 2022 !