Les nineties entamées voient le mouvement grunge à son apogée en 1993 et le retour en force du rock à grosse guitare sur les ondes. Après la livraison live et électrocutée qu'est Scream In Blue, arrive l'année suivante ce Earth And Sun And Moon "mou mou mou" d'après la critique blasée de Philippe Manœuvre dans les colonnes de Rock&Folk.
On ne peut pas dire que notre rock critic désormais en retraite eut tout à fait tort, bien qu'on n'ait aujourd'hui pas envie non plus de lui donner totalement raison. Alors oui, ce disque peine à convaincre et quelques titres ont tendance à trop s'étaler par leurs répétitivités, à l'exemple de "Renaissance Man", "Bushfire" et "Tell Me The Truth", avec cette impression que les Oils commencent à devenir gâteux. Ou sont de vieux babas cools en devenir à l'écoute de "Outbreak Of Love". On sent qu'une recette ne prend plus, que des échappés fatigués se font rattraper par un peloton plus en fougue avec son temps. Midnight Oil serait-il en passe de devenir has been ? Crissement de dents ! Cela aurait fait peine à entendre.
Earth And Sun And Moon abrite quelques morceaux entraînants tout de même : celui qui donne le titre à l'album et "Drums Of Heaven" qui fait penser à du AC/DC en plus moelleux avec la sonorité des riffs de sa guitare. "In The Valley" surprend par sa joyeuseté folk ainsi que par des paroles plus intimistes et nostalgiques. Il n'y a qu'à voir le clip qui transmet une joie de vivre pour compléter le bonheur. Nos quadras aussies s'assagissent, s'accordent du relâchement ou haussent des chœurs comme au final de "Now Or Never Land" qui est porté au vent.
Un album pas si mauvais qu'on ait pu le dire, bien qu'il se montre perfectible dans certains moments.