Début intéressant ma foi. Suspensif, ce riff de guitare. Pensif. Tant que faire se peut. Très calibré pop, quand on connaît le truc. Marilyn posé, tant qu’il peut l’être. Rock indé de moins en moins surprenant. Normal. Putting Holes In Happiness sonne presque (trop) radio edit. Il n’a plus rien à prouver c’est ça ? Mais ce que j’aime avant tout chez Marilyn, c’est l’ambiance. Malsaine (faussement) mais clinique aussi. Une propreté impénétrable, que tu prends comme un parpaing dans ta gueule. Les vocalises sont rugueuses à souhait, dépoli à la toile émeri.
The Red Carpet Grave. Des sonorités très Mansoniennes, comme si on avait du mal à se renouveler, mais il n’a plus rien à prouver on disais. Donc…ça. Dans le genre qu’il s’est créé, il est à peu près le seul qui vaille. Rock sale + pop propre + imagerie romantique+ frime satanique de supermarché. Pas facile de s’en sortir à la longue. Alors il disent que l’enfer ça brûle pas, hein ? They Say That Hell Is Not hot. On peut se brûler les ailes, rien qu’à le dire. Avec un solo très métallique, comme s’il était écrit pour une orgue à l’origine. Amen.
Love and Death. Les deux énigmes noyées dans le binaire du groove. Every Relation Is About Love. L’amour, c’est un peu comme des funérailles. Marylin dans ses œuvres. Jamais désespéré, jamais à bout, mais toujours claquant, comme un coup de fouet. Our love ? A car crash accident. Message caché sûrement à une ex, peut-être ? Cela ne nous concerne pas, ou peu. Seul l’impact et la symbolique compte. Avec la voix qui grommèle d’outre tombe, genre marque déposée.
Heart-shaped-Glasses. De plus en plus pop, quand même. Mais tant qu’il gardera cette voix là, on ne craint rien, ou pas grand-chose. Un flow de centrifugeuse enrayé, qui broie son tympan, et culbute dans notre oreille interne. Ça fait un drôle d’effet si on n’est pas prévenu. Avec un leitmotiv, le même cliché rock tribal sur chaque morceau. Des guitares qui sonnent tellement neuves, qu’on sentirait l’odeur du neuf. Mutilation Is The Most Sincere Form Of Flattery. LOL Il a un don pour trouver les titres qui accrochent à la tête. Et on imagine le reste sans forcer. Mid tempo perpétuel, la bête se repose. Le refrain. Le stade entier qui gueule le refrain. Bourrin mais métal, ça sauve (presque) de tout, presque. Ça ne nous empêche pas de gueuler avec tout le stade. Tous en chœur s’il vous plaît :
FUCK YOU! FUCK YOU! FUCK U 2! [Á répéter jusqu’à l’étouffement, ça soulage.]
Do you really think that I wouldn’t say this ?
You and Me and The Devil Make 3.
Tu vas arrêter, oui? Provoc en skaï noir, maquillage humide, son froid mais en multi canal. Album Home studio à ce qu’il paraît, c’est tendance. Home studio luxueux à mon avis. Et c’est servit chaud, comme un bloody marie qui sort du frigidaire. Et la bête est dangereusement guettée par le mainstream. Il va perdre certains fans pour ça. Á mon avis, il s’en carre. EAT ME, DRINK me. Les deux faces d’une même pièce. Mythologie postmoderne à deux trois balles. Jésus et Satan dans le même corps, la même phrase, en passant par Alice au pays des merveilles.
Et pour finir ce remix, qu’elle idée ? On plonge carrément dans le top 50 version electro. C’est peut-être une autre manière de nous dire : Get out of me Satan ? Je suis en recherche de respectabilité, lâchez-moi les baskets, Luciferiens. Sacré Marylin. Quand on entre chez miss Manson, on entre dans un univers dense, et truffé de références malignes et littéraires ; une invitation à décrypter les textes, qu’on se le dise !
Donc…
Sors donc de ce corps, Satan !