Je découvre comme beaucoup le groupe Makeout Videotape par le billet de Mac Demarco. En effet avant de se lancer en solo, Mac était le chanteur et guitariste d'un groupe. Je tombe sur leurs album Ying Yang en 2016 (album pourtant parut en 2010) et il s'en suit des fouilles dans les tréfonds d'internet pour dégoter leurs autres EP'. Eating Like A Kid se différencie finalement des autres, bien sûre, certains de ses morceaux sont communs à d'autres des travaux du groupe (Blondie,Because I'm boy...) mais la composition complète de l'album et son mixage le rende unique.
Au fil de l'EP je me rend compte que rien n'a de sens là dedans. Ces extraits racolés les uns aux autres ont un goût inhabituel. Ils sont de toute évidence profondément amateurs à la fois par des mixages douteux, des enchaînements fumants mais surtout par une écriture trop légère pour être prenante. Pourtant il réside au cœur de Eating Like A Kid une volonté très lointaine à celle d'amateurs puisque j'y vois un message sincère; j'y vois le témoignage d'une génération. Un témoignage qui n'est pas explicite, aucun vers, aucune parole ne vient me dire ce message pourtant il est là. Ce message existe d’abord par les influences grung et indie assumées du groupe, le titre principal du même nom que l'EP rappellera les hits les plus forts de Nivrana et certaines sonorités tardives iront chercher du côté de Sonic Youth.
Mais Makeout Videtape réussi à faire bien mieux que juste nous exposer leurs références de faux nerds. Il réussit à nous faire comprendre l'appétit de toute une génération, un appétit pour la culture mais surtout pour exprimer cette culture, ressortir par des méthodes populaires ce qui relève non plus du malaise mais simplement de l'envie. Ce groupe de garage veut dévorer la culture moderne et veut en faire partie, il dévore ce monde comme des enfants affamés et mal polis.
A retenir : Ne pas s'arrêter à la forme amateur et fouiller le vrai message non pas d'un groupe mais d'une génération.