Pourtant ça coule de source, non ?

------------ L'Avis par Chanson -----------

• Chef d'oeuvre/Unique : Ellipses

• Excellent/Coup de Coeur : Black-Crowned Night-Heron, Gypsy Moth, The Green Heron

• Bon/Remarquable : The Cormorants, Lazuli Bunting, Down Under the Hyperion Bridge,

• Sympa/OK : Dear Killdear

• Passable/Oubliable : -

• Mauvais/Non-inspiré : -

PS : L'Avis par Chanson ne définit bien sûr pas la note globale de l'album. Cohérence, originalité, impact sur la musique, thématiques abordées, sont autant d'autre critères valables.

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Mmmh... Comment interpréter cette moyenne SensCritique ?

Car, disons-le, ceux qui iraient noter cet album sont soit des gens déjà plutôt conquis par Andrew Bird, soit des gens fan d'ambient. Et que l'on soit l'un ou l'autre (ou encore mieux les deux à la fois), j'ai l'impression qu'on ne peut qu'être séduit par ce que nous propose ici le jazz-man violonniste. Pourtant, bien que les notes ne soit pas nombreuses, en y jetant un rapide coup d'oeil j'y ai vu une majorité de 6, quelques 5, 7 et 8, et de rares 9/10. On est donc bien sur une appréciation générale certaine assez bonne, mais pas vraiment positive et cela sans notes excessives venant dénaturer la note globale.

Cela dit, c'est bien parce que nous avons des goûts différents qu'il est intéressant d'en discuter. Voici donc mon humble avis sur cet album - s'il y en a que ça intéresse - qui est pour moi l'un des meilleurs de Mr Bird.

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Bien que je ne soit pas un consommateur assidu de musique ambient, je m'en suis tout de même tartiné une bonne dose pendant un moment. Les incontournables B. Eno, M. Richter, A. Twin, T.Hecker, Terry Riley et compagnie, mais aussi des moins connus (ou pas ?) comme Abul Mogard, Murcof, Heinali, Ben Frost, Roly Porter, Stefan Wesolowski, ect ect. Ce n'est pas pour étaler ma connaissance infinie (qui est à mon avis justement plutôt restreinte), mais plutôt pour mettre en lumière le premier élément qui m'a plu avec Echolocations - River : c'est un album entièrement acoustique.

Alors il doit sûrement en exister pléthore (j'en ai moi-même écouté plusieurs, notamment les très sympa All Thoughts Fly d'Anna V. Hausswolff, Odham's Standard d'Origamibiro ou certains des albums de Colin Stetson), mais c'est au final suffisamment rare dans le genre de l'ambient pour le relever, surtout quand c'est aussi bien fait : je n'ai pas souvent écouté un album avec un enregistrement aussi agréable et sensible. Le m'sieur Bird doit sûrement connaître si bien le timbre et les textures de son instrument favori qu'ici le violon nous chatouille constamment les oreilles. C'est clair, net, presque palpable. Avec les nombreuses superpositions de sons répliquant les atmosphères naturels (vent, eau brassée, galets roulants, ect), le thème de la rivière en est d'autant mieux retranscrit. Pas besoin de beaucoup forcer pour s'y imaginer.

Le registre "ambient" de cet album est donc déjà bien réussi. Mais j'ai en général un peu de mal avec les ouvrages du genre qui ne proposent pas grand chose d'autre qu'une suite de morceaux atmosphériques, aussi riches et envoutants soit-ils. Et c'est justement ce qui me plaît le plus avec celui d'Andrew Bird : en plus d'être beau et clair comme de l'eau de roche (ah-ah-ah), il transporte surtout grâce à ses mélodies contemplatrices.

La plupart des morceaux racontent des histoires pleines d'admirations pour les paysages qu'ils décrivent. Dans certains passages, c'est rêveur et enjoué (Lazuli Bunting), dans d'autres fiévreux (Black-Crowned Night-Heron) d'autres encore presque enivré (The Green Heron)... Les airs joués par les violons sont divers (de part leur mélodie autant que par leur jeu, en frotté, en pincé, dans des rythmes riches, le tout se superposant souvent pour mieux s'exprimer) et restent même en tête, souvenirs d'un été passé au bord des ruisseaux frais et habités.

L'exemple le plus parlant de tout ça est sûrement Ellipses, peut-être mon morceau préféré de l'album. Il commence délicatement comme au réveil d'une sieste sous les pins ombrageants pour se mouvoir progressivement en un flot revigorant, nous assaillant presque des différents violons qui s'efforcent de suivre le cours de l'eau qui défile le long des berges. Gypsy Moth, plus discret, mériterai pourtant lui aussi son commentaire, tant sa fin en double-teinte m'a laissé perplexe (qu'est devenu ce papillon qui naviguait au grès des brises délicates ? a-t-il, comme ses congénères, décimé les arbres dans lesquels il logeait ?). Bref, on navigue le long des morceaux, conduit par les notes et les images qui en sortent.

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Mais finalement, je peux comprendre pourquoi Echolocations : River a pu ne pas totalement plaire. Je pense que si l'on ne se laisse pas vraiment porter par les mélodies et les ambiances assez distinctes constituant l'album, on peut certainement passer à coté. Pour ma part, au delà de l'atmosphère vraiment réussi (je pense que là dessus, tout le monde peut être d'accord), j'ai trouvé le jeu d'Andrew Bird riche et stimulant, laissant peu de creux et faisant bon usage du genre musical dont il est sujet ici. Grâce à toute ces bribes d'histoire et d'émotions narré par les cordes d'un seul instrument, l'ensemble des 8 titres n'aura jamais permis de m'ennuyer.

Dans le top album ambient pour moi, c'est certain.