Ce duo de faux frère et sœur, Jack et Meg white n’a jamais prétendu révolutionner quoi que ce soit. Au contraire, il s’inscrit dans une longue tradition, ses racines sont dans le blues, le rockabilly des fifties (le rock des origines, le plus radical) jusqu’aux punks des années 70 par le côté « Do it yourself ». Et puis, bien sûr, cet album de 2003 contient « le » tube des White Stripes, celui qui a mis d’accord critiques et grand public (pas si fréquent si on y réfléchit) : l’énorme « Seven Nation Army». Le rythme est irrésistible avec cette ligne de basse que Jack joue à la guitare et la batterie martelée par Meg ! Ajoutons un texte violent mais qui n’est pas loin de rappeler les groupes punks par sa simplicité et on obtient un carton bien mérité, entonné aujourd’hui même aujourd’hui dans les stades de foot (le sommet de la célébrité, vraiment ?!...). Le reste vaut aussi l’écoute, heureusement, avec du rock garage, direct et sans concession comme dans « Black Math », «Little Arcons » et « Hypnotise ». Quant au blues dont Jack est féru, inspiré de celui du Delta, le plus brut, il est aussi présent : « Ball And Biscuit », « There’s No Home For You Here » et « I Want To Be The Boy » en sont les témoins. « In the cold cold night » est chanté d’une voix sensuelle par Meg. Aucune lassitude à l’écoute de cet album, ni même lors des multiples réécoutes qu’il suscite. Les White Stripes n’allaient durer que quelques années supplémentaires avant de se séparer et que Jack partent pour s’atteler à ses différents projets mais le duo tenait là son chef d’œuvre évident, enregistré à Londres en 10 jours avec des moyens techniques limités, un des albums qui a marqué à coup sûr les années 2000.