Fin de l'année 1970, un jeune chanteur nommé Reginald Dwight se fait connaître sous le pseudonyme Elton John et trône pour de nombreuses semaines en haut des charts grâce au premier single extrait de son second album.
C'est peut-être le rêve que faisait Elton John au moment de sortir son album éponyme. Si celui-ci ne se réalisa pas, le sort lui sourit tout de même. Alors qu'il avait choisi la chanson Take Me to the Pilot pour le révéler, c'est la face B qui retient l'attention et le propulse sur le devant de la scène internationale. Une chanson d'amour au texte simple, hésitant, à la mélodie imparable ; un tube intemporel, un classique : Your Song.
Si c'est cette émouvante balade qui ouvre et marque avant tout ce second album, celui-ci ne se résume pas à celle-ci.
L'une de ses grandes réussites est le travail de Paul Buckmaster. Ses orchestrations ambitieuses basées sur un soutien important des cordes sont très présentes mais jamais envahissantes, et donnent une patte particulière à ce disque. Celles-ci offrent notamment un magnifique écrin à Sixty Years On, l'un des grands moments de l'album.
Et les arrangements ne sont pas les seuls à s'être affinés. Depuis Empty Sky, son effort précédent, Elton John a épuré son style, en particulier ses lignes vocales devenues beaucoup plus directes et efficaces. Des chansons comme The Cage ou Take Me to the Pilot montre que le natif de la banlieue londonienne progresse vers le style qui fera son succès.
Malgré tout, l'album n'est pas homogène et l'on déplore quelques temps faibles comme No Shoe Strings on Louise, chanson bluesy assez basique et dont le riff semble avoir été grandement inspiré de Dear Doctor des Rolling Stones. Cela dit, l'album reste bien plus accompli que celui auquel il succède.
Ce second album d'Elton John est parfois considéré comme l'un de ses tout meilleurs. Ça n'est pas mon avis, mais je vous conseille tout de même de poser une oreille dessus à l'occasion.