Empty Sky est le premier album d'Elton John, et comme ses grands succès à venir, il est déjà écrit en collaboration avec Bernie Taupin. Sorti au début de l'année 1969, cet album est un reflet des aspirations musicales d'une part de son époque et annonce l'arrivée imminente du rock progressif. Le morceau d'intro qui donne son titre à l'album penche d'ailleurs dans cette direction que ça soit par sa durée supérieure à 8 minutes, son orchestration, ou sa structure.
Ce qui ressort avant tout de cet album est la richesse et le soin porté aux arrangements. Orgue, flûte, saxophone, clavecin, ou encore congas sortent de l'orchestration traditionnelle du rock et placent cet album sur le même chemin qu'Odessey and Oracle des Zombies ou Pet Sounds des Beach Boys.
Sans être aussi abouti que ses glorieux prédécesseurs, cet album révèle déjà les talents de mélodistes hors du commun d'Elton John. En revanche, la folie et la fantaisie qui feront le sel de ses compositions ultérieures est ici contenue.
La chanson la plus remarquable de ce premier album est sans doute Skyline Pigeon, petit bijou pop mélancolique évoquant un désir de liberté, joué au clavecin puis soutenu par un orgue dans sa seconde partie dont on regrette seulement la production pas très propre de l'époque, une version remastérisée serait la bienvenue.
Parmi cet ensemble, on remarque également Western Ford Gateway, agréable ballade pop associant claviers et guitares et qui trace la voie qu'empruntera Elton John pour la suite de sa carrière.
Dans l'ensemble, rien n'est vraiment inoubliable mais rien n'est vraiment à jeter non plus, hormis peut-être l'étrange medley final.
Empty Sky est un album intéressant, différent de ce qu'a fait Elton John par la suite mais qui mérite mieux que l'anonymat qui l'habille.