A peine remis du premier assaut du combo basque, on se prend leur nouvelle salve, intitulée Endinghent. On n'en sait toujours pas plus sur le groupe, qui semble continuer de fonctionner en quartet.
Malgré le laps de temps très court qui sépare les deux albums, Altarage a opéré des changements considérables dans sa manière d'aborder le death metal.
NIHL était extrêmement direct, envoyait le pâté dès les premières secondes ou presque, à grand renfort de riffs ultra rentre-dedans sur un tempo généralement véloce. On n'avait quasiment jamais le temps de reprendre son souffle.
Endinghent est beaucoup plus vicieux, plus lent à se mettre en place. En atteste le premier morceau, espèce de longue intro de six minutes qui n'en finit pas de ne pas démarrer. Spearheaderon envoie du bois dans sa première moitié, dans le style que l'on connaît du groupe, mais se veut plus léthargique dans la seconde moitié ; le clivage est flagrant entre les deux parties et on apprécie d'entendre particulièrement bien la basse pendant quelques mesures.
Rift est aussi un morceau assez déroutant, démarrant sur un riff atonal et étrange qui semble là aussi s'éterniser, avant de balancer du gros riff sur un tempo lourd et presque lancinant.
Il y a vraiment une torpeur qui règne sur cet album dans sa globalité ; pas dans le sens d'un manque d'énergie, mais on a l'impression que le groupe a voulu calmer, maîtriser la frénésie du premier album. D'où cet aspect déroutant aux premières écoutes.
Ceci dit, Altarage a quand même accouché d'un album très solide une nouvelle fois. Les morceaux sont plus complexes, sans doute également plus faciles à distinguer les uns des autres qu'auparavant. On sent qu'ils ne veulent pas se contenter de sortir la même chose à chaque fois, qu'il y a encore une marge de progression.
J'ai quand même préféré le premier, car je ne trouve pas ici de titres aussi obsédants que Womborous, Altars ou Vortex Pyramid. L'immédiateté de NIHL faisait aussi sa force et nous avait tous surpris à sa sortie.
Il n'empêche qu'Altarage est en passe de devenir une référence en matière de death metal nouvelle génération, avec un second jet qui confirme tout le bien qu'on pouvait penser d'eux. Le délai très court entre les deux albums est déjà une prouesse en soi et on ne peut que saluer leur talent et leur efficacité pour composer des morceaux denses et profonds autant que personnels.
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