Je m'ennuyais, alors je me suis dit : "Tiens, et si je faisais une critique du dernier Nightwish ?"
Enfin, "critique". J'y connais franchement pas grand-chose en musique, mais bon, SensCritique ne permet toujours pas de faire la distinction entre des critiques pures et dures, bien argumentées, et de simples avis, plus subjectifs. On va faire avec, mais vous êtes prévenu.
Ce nouvel album était mal parti auprès des fans avec la mise à disposition d'un single vraiment faible, à savoir Élan. Si le morceau n'est pas mauvais, il faut avouer qu'on s'attend à quelque chose de plus percutant pour un single. J'ai l'impression d'écouter du poprock qui semble avoir été choisi comme tête de gondole pour être plus mainstream-friendly en vu d'une diffusion sur RTL2.
Mais ce single nous a aussi apporté le très bon Sagan, hommage 0% subtil au scientifique du même nom. Franchement, quand j'écoute l'album final, j'ai du mal à comprendre pourquoi ce titre a été relégué au rang de simple Face B pour le single alors qu'il aurait largement pu remplacer au moins 7 des 11 morceaux d'Endless Forms Most Beautiful. M'enfin bref.
L'album commence en grandes pompes avec l'énorme Shudder Before the Beautiful. C'est du best of Nightwish, dans la grande lignée de Last Ride of the Day, Nemo et Dark Chest of Wonders.
C'est après que les choses se gâtent. Weak Fantasy, Yours is an Empty Hope, Edema Ruh et Endless Forms Most Beautiful sont vraiment médiocres, plats et sans âme. Certains comme WF et YIAEP m'agacent carrément les oreilles. J'ai l'impression d'écouter à nouveau le dernier album de Rhapsody Of Fire.
Alpenglow et My Walden rehaussent un peu le niveau. Sympathiques mais ils restent globalement oubliables. Il est très probable que l'appréciation de ces deux là viennent avec le temps (des "growers" comme ils disent en anglais). The Eyes of Sharbat Gula ne sert absolument à rien. C'est un morceau instrumental de 6 minutes avare en notes et avec une mélodie quasi inexistante. Dans le même style on avait Imaginaerum sur l'album du même nom, qui était biiiiiiien supérieur.
On passe au plat de résistance de cet album : The Greatest Show on Earth. Un morceau qui en a visiblement fait bander plus d'un et mouiller plus d'une. Il dépasse le cap des 10 minutes, dans la bonne tradition des groupes de Power Metal et de Metal Symphonique. Mais là attention, Tuomas Holopainen (Merci Wikipedia) c'est pas un petit joueur, et cette fois on a carrément le droit à 24 PUTAINS DE MINUTES POUR UN SEUL MORCEAU ! Bitch please !
Et il faut avouer qu'il ne déçoit pas (trop). C'est clairement le deuxième meilleur titre de l'album (je trouve que SBTB est de manière global plus réussi, mieux maitrisé), mais tout n'est pas parfait. La longueur du morceau aurait pu facilement être réduite de 8 bonnes minutes, si on vire le remplissage narratif et qu'on rabote l'intro et l'outro qui trainent en longueur pour rien. Musicalement le morceau est découpé ainsi :
- 0:00-5:45 : Intro, trop longue et peu inspirée, le piano se répète beaucoup trop.
- 5:45-10:08 : Première partie. Ah là on rentre de le vif du sujet, ça claque, du bon Metal symphonique tel qu'on est en droit d'attendre d'un des piliers du genre. Bémol toutefois sur le climax de cette partie, qui se termine en une espèce de fausse note générale.
- 10:08-11:54 : "Entracte". Des animaux qui grognent, ouaiiiiis.
- 11:54-16:30 : Deuxième partie. Plus variée et tout aussi réussie que la première, elle se termine avec un vrai climax qui malheureusement aurait gagné à être un peu plus épique. Le "We were here" repris en chœur laisse un gout de "peut mieux faire". Je n'ai pas eu les frissons escomptés. Après avoir fait monter la sauce pendant 16 minutes, je m'attendais plus à quelque chose de ce calibre.
- 16:30-23:58 : Outro, trop longue, trop de passages à vide et narration inutile.
Alors je sais, toutes ces fioritures telles que la narration de Richard Dawkins himself et les bruits de baleines sont des conséquences directes du trip "Science cosmique" et "C'est beau la vie" que se tape Yolopainen sur cet album. Si ça parlera à certains, de mon côté, comme ça m'en touche une sans faire bouger l'autre, je trouve ça superflu et cela alourdit un morceau qui n'en avait pas besoin. Ça ne m'empêche pas de l'écouter en boucle de même que Shudder Before the Beautiful, mais ça me force à revenir sur mon lecteur régulièrement pour avancer directement aux parties intéressantes. #FirstWorldProblems
Je remarque que je n'ai pas encore parlé de la nouvelle chanteuse du groupe : Floor Jansen, qui va surement mettre le feu au plancher. Huehuehue.
Et il faut avouer qu'elle est très convaincante. La version instrumentale de l'album m'a permis de bien me rendre compte de son impact sur la qualité des morceaux, même les plus réussis. Shudder Before the Beautiful n'est que l'ombre de lui-même sans la présence vocale de Jansen.
Dommage qu'elle soit arrivée pour cet album, Holopainen a visiblement eu un gros coup de mou et nous livre des compositions peu inspirées, bien loin de ce qu'on a pu entendre sur Imaginaerum. Bon j'ai quand même deux nouveaux morceaux à mettre dans ma playlist, mais la déception reste présente, d'autant plus que Nightwish ne sort pas un nouvel album tous les quatre matins.