Cela fait maintenant un bon moment que Endless Forms Most Beautiful, le dernier album de Nightwish, tourne sur ma platine virtuelle. En temps normal, j’aurais déjà torché en quelques paragraphes une chronique dithyrambique, mais là, j’avoue que je coince un peu.
Je ne vous ferai pas l’affront de vous décrire Nightwish, sinon que comme le haut du panier en termes de métal symphonique à voix féminine, ladite voix étant à ce jour celle de Floor Jansen, qui a remplacé Anette Olzon et que l’on avait déjà découvert sur le live. J’y reviendrai, parce que le souci que j’ai avec cet album vient en partie de là.
Déjà, posons une chose: avec onze pistes et septante-neuf minutes – doublé par la version instrumentale sur le digipack – on n’est pas volé sur la quantité! Les morceaux les plus courts sont un poil en-dessous de cinq minutes et « The Greatest Show on Earth » conclut l’album sur un epic de vingt-quatre minutes.
Côté instrumental, rien à dire: ça poutre. C’est somme toute assez classique, mélangeant métal symphonique à grand spectacle et accents folk, mais il y a toujours un côté « l’étoffe des légendes » à ce style qui me parle. « Weak Fantasy » est une tuerie, de même que « Yours Is an Empty Hope », « My Walden » et « Alpenglow ».
Ce qui me gêne, c’est la place du chant. OK, Floor Jansen est sans doute une chanteuse techniquement supérieure à Anette Olzon, mais j’ai l’impression que, dans plusieurs morceaux, elle ne montre pas tout l’étendue de son art. Pour être plus précis, son chant manque d’intensité. Qui plus est, j’ai l’impression que Marko Hietala, qui fournissait le contrepoint masculin, est lui aussi en retrait.
Du coup, ce qui était une des marques de fabrique de Nightwish – le chant lyrique et sa réplique rageuse – manquent singulièrement d’impact, C’est particulièrement frappant quand on écoute les versions instrumentales: des morceaux qui semblent fades retrouvent soudainement une vigueur perdue.
Je me dois cependant de dire que ce n’est pas le cas tout le temps. « Yours Is an Empty Hope » est un bon contre-exemple, avec une grosse intensité vocale et orchestrale, ou « Alpenglow », qui n’est pas loin d’être mon morceau préféré.
Au final, je me retrouve avec un album qui ne m’apparaît pas comme le meilleur; sans être un retour au métal ultra-convenu des premières années, Endless Forms Most Beautiful est globalement moins bon que ces deux derniers prédécesseurs. Mais comme ça reste du Nightwish, c’est quand même excellent et avec une tendance à se bonifier avec les écoutes.
Reste tout de même que, pour plusieurs des pistes, j’ai tendance à préférer les versions instrumentales du digipack – qui fourniront d’ailleurs une bonne bande-son bien pêchue pour votre prochaine partie de jeu de rôles héroïco-bourrin.