Juillet 1973, Montreux, Suisse. Dans une salle pleine, surchauffée, prennent place McCoy Tyner déjà suant comme un bœuf conformément à son habitude, Joony Booth à la contrebasse, Alphonse Mouzon à la batterie et le splendide Azar Lawrence au tenor sax pour fermer la marche : silence ! l’histoire va s’écrire…


Un peu plus de soixante minutes de modal lorgnant sur le free jazz le plus abouti, porté par un McCoy à la technicité démente et à la complexité rythmique ébouriffante… Le genre de disque à vous dégoûter de la musique pendant quelques jours une fois la première écoute terminée. Pur, sec, taurin, le style de frappe inimitable du pianiste se sait et se veut démiurgique, fatal, incontrôlable, lancé dans une furieuse course contre sa propre intelligence.


Des trois mouvements de l’Enlightenment Suite, aux colorations d’une exceptionnelle densité, jusqu’aux derniers tampons ignés délivrés au clavier durant Walk Spirit, Talk Spirit (foncièrement plus orienté vers le spiritual), le quatuor déboîte tout sur son passage et emporte avec lui, sans abstention aucune, l’adhésion d’une salle transie. Finalement Tyner s’essuie le visage du bout de sa manche – exténué ou en extase – et se lève, déjà légende, acclamé on ne sait combien de fois.

Créée

le 24 août 2021

Critique lue 80 fois

3 j'aime

grantofficer

Écrit par

Critique lue 80 fois

3

Du même critique

Stranger
grantofficer
9

L'arbre qui cache la forêt (critique saisons 1 & 2)

Critique de la saison 1 Stranger, de son nom original coréen Secret Forest, nous plonge dans une affaire criminelle atypique dont a la charge un procureur génial qui, à la suite d'une opération du...

le 16 mars 2020

23 j'aime

11

My Mister
grantofficer
9

Un homme d'exception

Je ne vais pas y aller par quatre chemins : My Mister est l'une des plus belles séries que j'ai pu voir récemment. L'histoire de la série tourne autour des deux personnages de Park Dong-Hun,...

le 29 mai 2020

22 j'aime

15

My Name
grantofficer
6

The Girl From Nowhere

Un an après le très surprenant Extracurricular, Kim Jin-min rempile avec un nouveau drama produit par et pour Netflix. Cette fois le bonhomme s’inspire de l’univers des gangs et des stups pour...

le 16 oct. 2021

21 j'aime

1