Parfois en automne, j'ai un peu envie de me laisser à une forme de spleen, de blues en voyant la pluie qui tombe et le froid qui revient. Et je me suis aperçu que cet album de William Sheller est la bande-son parfaite pour cet état d'esprit là. L'album a déjà vingt ans et dans la discographie de Sheller, c'est le dernier qui tient encore la route au niveau de l'unité des chansons et de l'ambiance générale. Ici on est sur du piano-voix, un style dans lequel il a excellé notamment en concert.
Cela commence par Mon Hotel, une évocation du blues vécu lorsqu'on est seul, en tournée, dans un endroit qu'on connait mal. (Chanson à laquelle j'ai beaucoup pensé ces dernières années lorsque je me suis retrouvé dans des hôtels à travers la France.) On retrouve aussi la thématique des regrets et des amours brisées (Toutes les choses qu'on lui donne - Loulou - J'en avais envie aussi) l'évocation du temps qui passe (Chanson pour l'Automne.)
Loulou est une chanson qui m'impressionne pour la façon dont il dresse petit à petit un tableau par description visuelle puis qui devient de plus en plus précis au fur et à mesure que la chanson donne des petits détails psur Loulou. Il m'a fallut plusieurs écoute avant de comprendre
Qu'il s'agit de l'histoire d'un homme qui écoute de dehors la fête donné par son ex et qu'il se rend compte qu'il faut qu'il tourne la page.
Sheller en profite pour faire quelques morceaux purement instrumentaux et l'album se termine par Cantilène, un morceau de piano, doux mais légèrement triste, avec des reprises un peu plus toniques de temps à autre, la bande son parfaite du mois de novembre et de l'attente de l'hiver.
(William Sheller l'a dit, un jour, ça sera l'hiver demain.)