Les meilleures compositions et interprétations de cet artiste sont à mon goût celles qu'il accompagne au piano. Dans l'album "Sheller en solitaire", il avait offert à son public un récital de qualité.
"Epures" porte bien son nom. L'interprète est seul devant son instrument à cordes. Nulle fioriture instrumentale ne vient s'y ajouter. Ses doigts virevoltent sur les touches du divin piano et les notes résonnent d'une émotion subtile. Le doigté dont il fait preuve est plus léger encore que sur le célèbre album précédemment évoqué. Les notes s’égrenent avec une fluidité inédite chez lui.
Tous les morceaux se révèlent d'une grande beauté. Les phrasés ciselées abordent des thèmes éternels et intimistes qui vibrent au son de sa voix chaleureuse et retenue. Au milieu de cet enchantement musical, quelques pépites m'émeuvent plus encore : "Clandestine", "Aida song", "Elvira", "Loulou"... parfois interprétées de sa voix suave, d'autres fois seulement instrumentales.
Lorsque j'écoute cet album de William Sheller, il me semble que "j'ai dans la tête une passagère clandestine...".
Un évanescent voyage au pays de la sensibilité musicale.