Dans la série des groupes oubliés, en voici un qui se pose bien là.

Groupe de Phoenix, Arizona à l’existence relativement courte (1989-1994, a priori), Psychic Pawn n’a sorti qu’un seul album (Decadent Delirium, en 1994) faisant suite à deux démos et un EP.

C’est vraiment le genre de groupe qui est arrivé un peu tard pour se faire véritablement connaître, malgré un indéniable talent.


Il faut dire que sortir un album en 1994 alors que la plupart des classiques du death étaient sortis entre 1988 et 1992, ça faisait un peu réchauffé. Mais il serait vraiment dommage de passer une nouvelle fois à côté, pour ceux qui auraient loupé le coche.

Cette compilation contient les deux premières démos (CD2) ainsi que leur seul album (CD1).


La démo de ’91, intitulée Expedient Demise, contient quatre titres. C’est du death metal mélangé avec d’autres styles comme le thrash, voire le heavy, voire le punk/hardcore ; c’est dire à quel point le groupe se cherchait encore à cette époque, alors que la plupart des formations death ricaines s’était déjà bien trouvées et fait une place sur cette vaste scène.


La démo de ’92, Wake Of Entity, trois titres et sur K7 uniquement, est déjà bien plus intéressante : le niveau technique est plus élevé, le travail des harmonies/mélodies est plus poussé, on entrevoit clairement une ébauche de style et une orientation mieux définie. Le rapprochement avec le early-Gorguts est évident, et ça ne changera pas avec l’album.


On arrive à l’album proprement dit, sorti tardivement, donc, et pourtant tout à fait brillant dans sa catégorie. Leur death est technique, voire même sophistiqué, au moins sur le plan rythmique. Tout le monde a sa place, entre les riffs de guitare tantôt accrocheurs, tantôt labyrinthiques, la basse qui joue parfois seule en appel, mais qui a aussi sa place au sein de l’ensemble, la batterie qui joue avec précision et tout en variation, un chant certes assez monolithique mais bien plus maîtrisé qu’aux débuts du groupe. Le rapprochement avec des albums comme Considered Dead et The Erosion Of Sanity reste d’actualité, et ça les a sans doute desservi. D’autant que la production de Bill Metoyer, habitué à l’époque à produire du thrash/crossover (Flotsam And Jetsam, Sacred Reich, D.R.I., Cryptic Slaughter, Hirax) et du power/heavy (Armored Saint, Fates Warning, Helstar) n’est pas tout à fait du même niveau que le travail d’un certain Scott Burns. Autre erreur de casting, le label de l’album, Cacophonous, plus connu pour ses sorties black (Cradle Of Filth, Bal Sagoth, Dimmu Borgir, Deinonychus, Sigh) que death.


Je ne dirai pas qu’il s’agit de classiques du death, on ne les a pas oubliés pour rien. Mais je pense que tout fan de death de l’époque se doit de jeter une oreille à la discographie quasi complète (réunie ici, donc) de ce groupe qui avait quand même un talent certain.


Tracklist d’Eulogy: The Complete Anthology :


CD1

Decadent Delirium (1994)

01. Descent To Avernus

02. Improbital Intemperence Infinite

03. In Limbo

04. Phobic Premonitions

05. Disgorged Suppuration

06. Nocturnal Usurper

07. Crown Of Thorns

08. Famine Of Egypt

09. Cryptorium Of Enchantment

10. Catalystic Winter



CD2

Wake Of Entity demo (1992)

01. Somniferous Putrescence

02. Cholera Morbus

03. Perils Of Deformity


Expedient Demise demo (1991)

04. X.P.D.

05. Deeds Of The Disturbe

06. Temporary Existence

07. For Liberty


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Man_Gaut
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le 26 déc. 2024

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Man Gaut

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