« Évangile » vient du grec ancien εὐαγγέλιον (euangélion) qui signifie «bonne nouvelle», à savoir la résurrection du Messie et son retour parmi ses fidèles, et ainsi l'annonce du salut de l'humanité.
Peu d'albums auraient pu porter ce titre comme le porte ce IXème de Behemoth: car en vérité je vous le dis: il s'agit bien là d'une grande nouvelle que cet album, car il est ici, de même que la renaissance du Christ pour nos frères chrétiens (oui Behemoth est un groupe sataniste. Et alors ? Sans Jésus, point de Satan), le message de quelque chose de Grand. Aussi, découvrons ici l'oeuvre du sieur Nergal et de ses célestes compères...
Annoncé par un artwork magnifique, l'album commence en grande pompe, par une intro aux violoncelles fuyants, Nergal nous invectivant sur fond de cris terrorisés, annonçant le ton de la nouvelle oeuvre: plus sombre, plus violente, prophétique...
Si la plupart des chansons de l'album sont des merveilles de parité entre technique, bourrinage et mélodie, certaines sont de véritables tueries: ainsi, après le déchainement continu de frénésie meurtrière que sont Daimonos et Shemhamforash, intervient Ov Fire and the Void, qui brise par son introduction lente et puissante cet enchainement de violence, tel un monolithe tombé des cieux. D'autres comme Alas, Lord is Upon Me nous portent à travers un univers de souffrance, le riff évoque un esclave marchant au rythme du fouet de son maiître...
Enfin, l'album se clôt en Beauté (notez l'utilisation de la majuscule) par le monument qu'est Lucifer, chanson bien plus sombre, lente, qui en surprendra plus d'un par son tempo, son atmosphère pesante, écrasante, angissante, avec vers la fin un discours bref mais intense, magnifiquement déclamé, qui permet de faire découvrir la beauté de la langue polonaise. L'album s'achève ici donc avec brio et prestance, annonce prophétique d'un prochain méfait...