La femme n'est pas l'avenir du groupe

Après 3 albums plutôt bien accueillis, Alan Parsons et Eric Woolfson sortent leur quatrième disque en 1979. Pour le coup, c'est la femme et sa place dans la société qui a inspiré les deux hommes. Si le sujet est noble, force est de constater que le résultat est tout de même inférieur aux productions précédentes.

Petite particularité à noter tout de même, il s'agit du seul album du Project qui compte des chanteuses (si l'on excepte le duo sur "Some other time" sur I Robot et les chœurs présents dans plusieurs morceaux). On retrouve donc les chanteuses Lesley Duncan et Clare Torry, que certains connaissent peut-être pour avoir été l'interprète du morceau "The Great Gig in the Sky" sur le "Dark side of the moon" des Pink Floyd. Les 2 femmes se partageront 2 morceaux.

En ce qui concerne l'album en lui même, il est plutôt inégal. Ça démarre pourtant bien avec "Lucifer", un instrumental considéré comme l'un des meilleurs du groupe avec ses sonorités accrocheuses, suivi du pop et très sympathique "You Lie Down with Dogs". "I'd rather be a man" n'atteint malheureusement pas le même degré d'affection, se basant sur un rythme plutôt répétitif et pas assez convaincant, tandis que "You won't be there" est une ballade un poil symphonique tout de même sympathique, mais qui est loin de compter parmi les meilleures que les auteurs ont produit jusqu'alors. "Winding me up" en revanche relève le niveau avec son chouette passage boite à musique en tout début suivi de ses percussions et de son refrain qui restent en tête. C'est alors qu'arrive LE titre de l'album, "Damned if I do", qui effectivement est resté dans les annales du Project et fait donc parti des classiques aujourd'hui. Il faut dire qu'il y a de quoi, le titre alterne les passages symphoniques dans lesquels se mêlent divers instruments d'un orchestre traditionnel et sons plus électroniques au synthé. Malheureusement les 2 titres qui suivent ne sont pas du même acabit, puisque "Don't hold back" est une chanson sans trop de contenu, une chanson facile, qu'on oublie aisément, tandis que "Secret garden" fait partie des instrumentaux les moins inspirés du groupe. Enfin, l'album se termine avec "If I could change your mind", chantée par Clare Tory, dont les premières sonorités ne sont pas sans rappeler "Message personnel" écrit par Michel Berger et chanté par Françoise Hardy. Ce morceau conclut plutôt bien l'album puisqu'il s'agit d'un petit morceau tranquille et bien plaisant.

En conclusion, on peut dire qu'il s'agit de l'album du moins bien pour le Alan Parsons Project après 3 productions de qualité. Cependant, il reste tout de même de bonne facture et s'écoute assez bien. Il ne s'agit pas en tout cas de l'album avec lequel commencer si on désire connaitre un peu mieux le groupe.