La fine ligne entre l'excellent et l'anodin

La force du 1er album de Chvrches, The Bones of What You Believe, tenait dans une combinaison vocale et mélodique qui avait son originalité et sa finesse : voix haut perchée de Mayberry, nappes synthétiques superposées, climaxes électroniques punchy, tout ceci transformait ce qui aurait pu rapidement ressemblé au pire de l'Eurodance des années 90s.

Et malheureusement, Every Open Eye sombre trop souvent dans ce travers. Il suffirait pourtant probablement de pas grand chose pour repasser du bon côté de la ligne qualitative.

Never Ending Circles donne pourtant le change avec une composition sympathique, mais déjà Mayberry chante moins haut, l'ensemble parait plus quelconque. La suite confirme cette sensation : Leave A Trace semble ne jamais décoller, Make Them Gold tient de l'anodin, Clearest Blue part en sucette pour son dernier tiers, High Enough to Carry You Over n'arrive pas à la cheville de Under The Tide, et Afterglow tient plus de la camomille que la chanson réflective sombre que certains nous vantent.

Pire encore, ce sont certainement Keep You On My Side et Empty Threat, semblant respectivement tout droit sorti d'un revival de Captain Hollywood Project et Corona. Entre des mélodies qu'on dirait montées sur eJay et des percus abrutissantes, les 2 chansons représentent sans aucun doute tout ce qu'on souhaitait à Chvrches d'éviter, et ils plongent pourtant à deux pieds dedans, rejoignant les pires machins pops-électro du Rebel Heart de Madonna, lui aussi le 1er à plonger dans ces penchants atroces.

Au final surnagent, au delà de Never Ending Circles, Playing Dead, assurément la meilleure chanson de l'album, efficace fun et enlevée, Bury It (idem) et Down Side of Me, qui arrive à jouer quelque chose de plus posé sans pour autant sombrer dans le suppositoire.

Déception donc, même s'il n'est pas exclus que certaines chansons trouvent une deuxième chance via des multiples écoutes.