Exodus est le troisième album sorti en solo par Bob Marley, en 1977, après le départ de Peter Tosh et Bunny Wailer quelques années plus tôt. Il avait commencé par un Natty Dread timide qui avait du mal à tenir la comparaison avec Burnin', album frôlant la perfection. L'effort s'est poursuivi avec Rastaman Vibration, sur lequel le Tuff Gong s'affirme en solo (accompagné du chœur des I-Threes et des frères Barrett et consorts).
L'album a été enregistré à Londres en même temps que Kaya (les deux albums ne devaient en constituer qu'un mais, ne pouvant choisir quels titres supprimer, Bob décida d'en faire 2 albums aux thématiques distinctes). Le morceau d'ouverture, Natural Mystic, annonce très clairement la couleur : très aérien, très rythmé, très soigné, très poétique, il est finalement à l'image de l'album lui-même. Le son est très travaillé, clair, riche, presque baroque.
L'album alterne par la suite les titres légers (Turn Your Lights Down Low, Waiting In Vain) avec les hymnes Rastafari (Guiltiness, The Heathen), le tout dans une unité et un enchainement parfaits. On peut citer la présence de plusieurs des titres les plus connus de Marley : Jamming, qui fait inévitablement battre la mesure, Exodus (une chansons entière sur un seul accord !), une des mélodies les plus "agressives" de Bob, et enfin le duo Three Little Birds/One Love, qui clôt l'album sur une note très positive et envoûtante, comme seul le reggae sait le faire.
En conclusion, un album qui condense l'essence même de Bob Marley : rythme, amour, spiritualité, mélodie, union... Un album que l'on peut apprécier dans n'importe quel état d'esprit, n'importe quelle circonstance.
One love.