Glorifiés et propulsés au rang de génies de la pop indé en l'espace de cinq ans et trois disques, les new-yorkais de Vampire Weekend se sont offert depuis un long hiatus au point même que l'on pouvait craindre la fin de la troupe après le départ du multi-instrumentaliste et poumon du groupe, Rostam Batmanglij. Il n'en est rien puisque revoici VW six ans plus tard, comme pour boucler une décennie qui les aura vu tout en haut de l'échelle des artistes marquants de l'époque.
Et si Rostam a quitté le navire (en bon terme puisqu'il produit deux titres encore), il a laissé le bébé entre les mains de l'autre meneur, Ezra Koenig. Sollicité de toute part lui aussi ces derniers temps (Major Lazer ou Beyoncé), il devient ici le véritable cerveau de l'entité et son leader incontestable, portant bien souvent l'album à son seul talent.
Le virage baroque pop opéré sur "Modern Vampires..." est poursuivi et Father of the Bride s'inscrit dans cette volonté de créations fournies, de travail d'orfèvre, parfois même un peu élitiste. Pas ou peu de morceaux facile d'accès comme le groupe savait aussi les faire (A-Punk, Diane Young, Cousins) au profit de compositions plus recherchées et risquées. Alors toutes les idées ne sont pas forcément brillantes et on retrouve certainement quelques uns des moins bonnes tracks de leur discographie, mais une fois encore, on reste bluffé par cette capacité que ces mecs ont à créer de pures trouvailles (This Life, Rich Man, My Mistake) qui ne ressemblent à aucune autre.
On saluera aussi une ouverture à des aides extérieures d'univers divers et variés, qui se ressent dans l'approche globale de leur musicalité ici, allant chercher des petits malins de leur calibre comme Steve Lacy, Dj Dahi, Chroméo ou Danielle Haim.
Moins frais que les deux premiers opus, oui. Moins impressionnant que le troisième, oui. Moins bon ? Peut être aussi. Mais ça reste de très haut niveau tout de même, ce qui en dit long sur les qualités du band.