Comment se perdre dans les méandres de la médiocrité...
La scène Canadienne est riche en très bons groupes. J'en prends pour preuve des groupes comme Strapping Young Lad (ou Townsend en solo), Catuvolcus, Beyond Creation ou encore les Thrasheurs d'Annihilator. Loin d'être un groupe "conventionnel" dans sa musique, Annihilator a su au fil des années se démarquer du Thrash dit classique en apportant diverses expérimentations au sein de leurs albums.
En cette année 2013 riche en bons albums de Thrash (Onslaught, Death Angel, Havok), la bande de Jeff Waters compte elle aussi séduire le public en débarquant avec un album sobrement appelé "Feast".
Une pochette assez "jolie" qui pourrait faire croire que le groupe veut nous envoyer un Thrash puissant, incisif et carré. Appuyé par les propos de Waters comme quoi cet album serait du pur Thrash des familles ainsi que par le single "Deadlock" disponible un peu partout quelques semaines avant la sortie de l'album (découvert sur un sampler de Rock Hard pour ma part) qui est une chanson assez classique mais qui envoie bien malgré un manque de piment et de puissance dans la voix, l'attente du public était donc à son paroxysme.
Oui mais le problème lorsque l'on vend du rêve à son public, c'est qu'il faut assurer derrière. Et là où il y a un hic, c'est que ce n'est pas le cas.
Pourtant, tout commençait plutôt bien : Deadlock déjà connue du public ouvrait le bal de façon assez classique avec un refrain qui restait bien en tête. S'en suivi deux titres du même acabit, à savoir "No Way Out" ainsi que "Smear Campaign" (que le groupe joue en live si je ne m'abuse). A ce moment précis, après un quart d'heure de son, on se dit la chose suivante : certes le Thrash proposé reste sympathique mais il ne casse pas des briques non plus. Et là est le premier problème car les 3/4 de l'album sont composés de chansons de ce type, ce qui est désolant quand on connait le talent de composition de Jeff Waters.
Mais le pire restait à venir. Le pire porte deux noms différents. Son premier, c'est "No Surrender" qui propose une sorte de mélange entre du Metal et du Rock à la Red Hot Chili Peppers (avec cette basse si représentative de ce groupe mais n'est pas Flea qui veut), le talent en moins. Et là, ça coince. Le peu d'expérimentation que propose cet album est complètement foireux. Son second est "Perfect Angel Eyes". Nous pourrions appeler cela une balade Nickelbackienne (et ce n'est pas du tout un compliment.). Si le groupe a déjà pondu par le passé diverses ballades (tel que l'excellente Phoenix Rising sur le très sous-estimé troisième opus "Set the World on Fire), ici on frôle la bouse auditive en période de chiasse. Autant dire que vous allez vomir vos corn-flakes sur votre chaîne-hifi/ordinateur/ipod et que vous allez pleurer toutes les larmes de votre corps : Annihilator aurait-il vendu son âme au Diable (ha non, seulement à EMI...)
Et puis, il y a un autre problème (oui oui, ça continue...). A la fin de l'écoute de cet chose que l'on appelle communément un album, on se pose la question qui fâche : ils sont où les solos démentiels de Waters ? Et là, tu rebouffes encore une n-ième fois l'album mais rien n'y fait : les solos sont minables, inexpressifs et d'une banalité affligeante. Et c'est quoi cette voix d'une faiblesse incroyable... Je pensais écouter un album de Thrash mais il faut croire que non.
Annihilator serait-il mort ? Espérons que non et considérons que cet opus est un faux pas dans une discographie pourtant conséquente et, majoritairement, de bonne qualité. Heureusement que le groupe vaut encore le coup sur scène.... C'est déjà ça !