Félicité Thösz par Cyrille Delanlssays
De retour, la Zeuhl (auto)promulguée par Christian Vander et son barnum, le bien nommé MAGMA, enchante. Avec ce mini album composé des 28 minutes de « Felicité Thosz », déjà présenté sur scène mais inédit en studio, nous voici repartis dans le règlement pour solde de tout compte de la trilogie seventies Kohntarkosz. On retrouve dans ces dix mouvements la recette qui fit le succès du groupe et du genre, éliminant au passage toute complexité mécanique ou un trop plein qui auraient pu faire s’effondrer les choses sur elles-mêmes.
Au contraire, parti d’un morceau au piano du chef Christian Vander lui-même, « Felicité Thosz » est une sorte de poupée russe musicale, pleine de surprises, de joies et d’épanchements d’âme sensible. On frôle parfois le musical seventies avec des échos de pièces telles que JC Superstar ou Hair (« Duhl »). Sans jamais pousser la chose trop loin, MAGMA fait virevolter le piano (« Waahrz »), joue des harmonies vocales (« Nums »), frisotte avec le jazz (« Ohst »).
En attendant un Wohst Klahmeuhn (Slag Tanz) qui tarde à venir, cette demi-heure récréative, complétée assez curieusement par la bluette « Les Hommes sont Venus », parvient sans mal à raviver la flamme d’un genre désormais oublié et pourtant joyeusement vivant.