Félicité Thösz par denizor
Magma n’a jamais rien fait comme les autres et cela n’est pas près de changer : 40 ans que ça dure à faire une musique à la croisée du jazz du rock progressif et de la musique classique (et lui donnant le nom de Zheul) Avec Félicité Thösz, le groupe de Christian Vander recycle des anciens morceaux et les grave enfin sur CD. Le disque est composé d’une grande oeuvre qui donne son nom à l’album (un Félicité Thösz datant d’une dizaine d’années) et un morceau seul, Les hommes sont venus, encore plus ancien. Passons rapidement sur ce dernier qui semble s’inspirer des polyphonies vocales de Ligeti (à l’origine le morceau s’appelait les Voix) et revenons à Félicité Thösz composé de 10 parties et restituant pleinement Magma dans sa vision globale de la musique. On voyage beaucoup sillonnant des contrées asiatiques, du Japon (Teha, un peu niais quand même) au Tibet, tout en ayant l’emphase d’un Carmina Burana. Ou presque. Tout ça à cinq alors que l’on imaginerait que Félicité Thösz soit l’oeuvre d’un grand orchestre. En dépit de son côté un peu pompier, on se laisse embarquer par ce voyage à rebours, préférant les moments les plus printaniers (Dzoï avec chose nouvelle, des mots en français). D’autant plus que Vander est toujours un batteur d’exception et Bruno amène une délicatesse pianistique hors pair.