Lorsqu'on pense à la carrière de The Cure ce n'est jamais de manière linéaire tant le parcours du groupe a été tortueux, fait de revers, de départs et de retours. Justement, après dix ans de vie commune, le line-up ayant battu le record de longévité se brise à nouveau: L'annonce un beau matin de 2005 des départs/renvois conjoints de Roger O'Donnell et de Perry Bamonte en surprirent plus d'un-e. Le groupe retrouvera brièvement sa formule en trio, puis tel un coup de Trafalgar, on apprend que le légendaire Porl (pas encore Pearl) Thompson va rejoindre ses camarades après treize années d'absence à l'occasion du fameux Live Eight, puis pour une tournée estivale. Les âmes dubitatives et les fans trahis vont enfin pouvoir se rassurer de revoir le fameux guitariste des années fastes rentrer au bercail, même si certain-e-s auraient également aimé qu'un batteur blond en fasse de même.


La tournée des festivals européens sera couronnée de succès et l'idée de surfer à nouveau sur la vague DVD sera l'occasion d'honorer ces retrouvailles. "Cure Festival 2005" sortira à l'automne 2006, histoire de faire patienter les fans entre deux disques. Il compilera non moins de trente titres issus de neuf concerts différents, dont de larges extraits de La Route du Rock (youpi, un peu de chauvinisme breton ne fait jamais de mal).


En regardant de près la jaquette, on voit que le choix des titres se veut éclectique et surtout électrique. Pour la première fois depuis 1979, le groupe n'utilise aucun clavier sur scène et la large palette sonore qu'offre Porl comble aisément ce vide. L'homme ne lésine pas sur les effets en tous genres et donne un coup de frais sur l'ensemble du répertoire. Les titres récents s'en sortent très bien, notamment "alt.end" qui est franchement au top et la présence de la face-b "Signal to Noise" est une jolie surprise. La période des albums à succès est aussi à l'honneur: "The Blood" est épique, "If Only Tonight", "The Kiss", "The Baby Screams" font du bien à entendre. Quant à la trilogie sombre, elle a bien-sûr le droit au chapitre, "The Figurehead", "At night" et "The Drowning Man", tout ça mais pas que, si je vous dit qu'un "Faith" très réussi vient clore en beauté le DVD, ça vous donnera certainement un peu plus l'envie d'y jeter un œil.


Au final, la setlist s'enchaine parfaitement et la quasi-absence des principaux tubes du groupe ne se fait pas sentir. L'énergie très rock et l'humeur joyeuse d'amis se retrouvant après de longues années font que "Cure Festivals 2005" sans être du niveau d'"Orange" reste un moment agréable à passer et la confirmation que Cure est toujours là en ce mi-temps de la décennie 2000. Il ne restera plus qu'à attendre de savoir si cette nouvelle formation tiendra ou non ses promesses sur disque...

BorisNetzer
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le 3 sept. 2024

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Boris Netzer

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