Après l’agréable Applause, le très bon Rats et l’excellent Thin Walls, la route de Balthazar parsemée par les détours personnels et les départs se poursuit en ce début d’année avec Fever. Un retour attendu qui surprend…
Les deux chanteurs et guitaristes du groupe, Jinte Deprez et Maarten Devoldere, ont sorti tous deux un album solo pendant la période qui sépare le troisième album de Balthazar du dernier (de 2015 à 2019) respectivement sous le pseudonyme de J.Bernardt et Warhaus. Il faut ajouter aux bouleversements, le départ du groupe de Patricia Vionneste, la violoniste. Alors quand Balthazar nous dévoilait il y a déjà plusieurs mois le titre éponyme de son quatrième album, il nous avouait quelque chose : sa musique ne serait plus tout à fait la même, les Belges marquaient un tournant dans leur jeune carrière.
Cette chanson, Fever, qui ouvre le disque, est ensoleillée, elle nous ramène au rythme auquel le groupe reste fidèle. De même pour Entertainment et Wrong Vibration, les titres aux mélodies entêtantes et endiablées que l’on retient.
Balthazar garde donc certains de ses repères. Tout comme la prononciation particulière et lente des paroles, un allongement des syllabes singulier (sur Phone number ou Wrong Vibration), le violon moins présent hérite tout de même de certaines apparitions (sur Wrong Faces ou Grapefruit) ou encore le caractère cyclique des riffs de guitare (sur Roller Coaster ou Watchu Doin’).
Le changement est le virage pop-électro violemment pris par Balthazar. I’m never gotta let you down again en est une belle illustration. Avec des titres davantage dans l’ère du temps, les Belges s’ouvrent sûrement à un nouveau public, celui qui a une playlist remplie de titres des Daft Punk à MGMT en passant par LCD Soundsystem.
Deprez et Devoldere prennent une place encore plus importante sur Fever, leurs voix se mélangent, on ne sait reconnaître qui chante quand et c’est ce qui plaît. Capable de prendre un virage électro en conservant un naturel rock classe, Balthazar s’inspire d’Arcade Fire (Changes), de Baxter Dury (Wrong Vibration) ou de Parquet Courts (Entertainment) pour construire son quatrième album marquant une évolution nette mais ne désavouant rien de ce qu’il avait construit jusqu’ici.