Between concrete walls...
D'une recherche désespérée sur Youtube, d'un téléchargement de la BO de Vikings, je n'avais jamais réussi à trouver cet album. Et, un beau jour, dans une médiathèque, en tête de gondole du rayon électro, je vois ça. Ni une ni deux, je me précipite vers ce CD. Non pas parce que je savais de qui il était, ni ce qu'il contenait, mais parce que le visuel de la pochette me semblait déjà extrêmement beau (j'ai un truc qui fait que j'ai, la plupart du temps, tendance à ne pas écouter les CD avant de les emprunter, juste pour le plaisir de découvrir ça chez moi, peinard) et que sa simplicité était déconcertante.
Une fois rentré chez moi, je me suis collé devant mon PC, j'ai inséré la galette dans le lecteur (ouais, je suis vieux, ouais j'ai 21 ans et ouais, j'aurais aimé vivre dans les années 70 donc je dis galette pour parler de CD, ouais) et ce fut parti (un temps qui est décédé pour la plupart des jeunes) pour une longue chevauchée en terrai inconnu.
Disons ce qu'il doit être dit : je n'aime pas que l'on colle des étiquettes (même si je le fais) aux genres musicaux. Cela ne correspond à rien de concret : un artiste sera toujours plus précis qu'un chroniqueur pour parler de sa musique, et sera moins dans l'optique du "faut que les gens comprennent de quoi je parle bordel". Parce que Fever Ray, c'est pas vraiment de l'electro, y'a quand même une touche "organique" derrière. Même si les voix sont synthétiques, ça sonne pas comme un "Harder Better Faster Stronger", m'voyez. Ce sont sûrement ces voix synthétiques qui donnent toute sa profondeur à l'album. Un truc tellement deep que ça t'entraîne vers tes propres méandres.
D'un autre côté, les mélodies utilisées sont tellement aériennes que ça en devient presque tripant. Le mélange des voix et de l'instrumentalisation est un bijou d'arrangement que beaucoup d'artistes et de producteurs (de tous domaines) devraient prendre en exemple. C'est fin, c'est ciselé, pas une minute, on est lâché dans un truc sans queue ni tête.
Le gros plus de cet album "électro", c'est, comme je l'ai dit, son côté "organique", surtout dans les voix. Même si les instruments sont, plus ou moins clairement, purement électronique, on a toujours une vraie voix qui vient s'installer au-dessus du tas (c'est pas péjoratif) et inscrire cet album dans un espace-temps totalement différent de ce qu'on peut fréquenter comme artistes d'habitudes. Si je parle d'espace-temps, c'est bel et bien parce que cet album nous emmène ailleurs.