FFS n'est pas un "supergroupe", comme on en a tant vu - le plus notable dernièrement ayant été Them Crooked Vultures -, c'est bien mieux / pire, c'est l'assemblage de deux entités au complet, le quatuor de Franz Ferdinand et le duo de Sparks : c'est donc plutôt une "collaboration" (... qui ne saurait marcher, si l'on en croit les coupables eux-mêmes), mais une collaboration qui se veut pérenne, et non occasionnelle. On verra bien, la question étant évidemment le succès commercial de l'aventure, qui devrait être au mieux la conjonction du public des deux groupes, au pire leur intersection (genre moi et mes trois copains...). Du point de vue artistique, autant le dire tout de suite, la réussite est totale, et est "FFS" entre immédiatement dans le Top 100 des grands albums "pop" (au sens classique du terme) de l'Histoire. Comme prévu / espéré, FFS, c'est l'énergie de FF insufflée aux chansons des Frères Mael, ou bien / et aussi le génie mélodique de Ron Mael appliqué à la pétulance moderne de Franz Ferdinand. Avec les paroles hilarantes en plus, en cerise sur le gâteau bien crémeux. Peut-être bien d'ailleurs que c'est là le seul échec du projet, qui rêvait d'engendrer quelque chose de nouveau, de différent, de plus grand que la somme de la musique des deux groupes : c'est raté, malgré l'assemblage très réussi des voix d'Alex Kapranos et de Russell Mael, ou des claviers parodiques de Ron avec les guitares furibardes de FF, l'auditeur retrouvera rapidement son chemin entre mélodies 100% Sparksiennes et accélérations irrésistibles typiques de Kapranos & Co. Mais, finalement, peu importe, pourvu que le bonheur, voire l'extase, soit là. Et le bonheur, avec FFS, ça ne manque pas. Allez, maintenant, "Piss Off" et allez écouter cet album incontournable. [Critique écrite en 2015]