Firestorm
7
Firestorm

Album de Tvangeste (2002)

Tvangeste, mais qu'est ce donc ? J’entends déjà certains d'entre vous se demander si ce n'est pas encore un groupe de Speed / Power issu de la Patagonie du sud trouvé par notre cher Dragonman. Et bien non ! Tvangeste, issu des terres froides de Russie officie dans le Black Symphonique dans la pure lignée de groupes tel que Bishop Of Hexen, Cradle of Filth ou bien Chthonic. Fondé en 1997 par Michael Chirva, le groupe enregistre une première demo "Blood Dreams" suivra une autre demo "Thinking..." puis deux albums "Damnation Of Regiomontum" et "Firestorm" auquel on va s'intéresser, sorti en 2003.

Un petit brin d'histoire afin de vous éduquer, tel les grosses brutes que vous êtes. "Tvangeste" actuellement "Kaliningrad" est une enclave russe situé entre la Pologne et la Lituanie. Détruite en 1255 par l'ordre Teuton elle sera par la suite la place forte et la tête de pont du territoire Teutonique (Prusse). Ville natal de Michael, il choisi l'ancien nom de la ville pour que l'histoire ancienne de la Russie ne tombe dans l'oubli.

Un grand soin a été apporté aux paroles de l'album. Celles-ci ont été écrites par une personne extérieure au groupe "Alexander Marchenko" un ami du groupe. Les textes de "Firestorm" s'articulent autour de deux thèmes principaux: L'histoire ancienne russe et la place de l'homme dans le monde, notamment en société. Cette thématique est bien résumée dans "Storm" :
To be or not to be –
There’s no such question!
To be! But to be WHAT?

A weak-willed sheep that’s taken to the slaughter house
Or a proud wolf
Whose heart is filled with freedom?

What’s in your eyes, Human?
Fear or Rage? Blind Submission or Resistance?

Love and respect your friends
And let your enemies die!

On alterne donc entre chansons sur le patrimoine russe et pistes dénonçant l'influence de la société sur l'esprit humain, la religion et le potentiel de l'homme à perdre toute faculté de réflexion une fois en société, ne plus agir par lui-même.

" Your God is In your Head and this God is You "

Souvent catégorisé comme le clone slave de Cradle Of Filth, Tvangeste arrive à se démarquer des multiples groupes de Black Symphonique inondant le marché chaque année tel une énième mutation du H5N1 tout en suivant les lignes directrices du style crées par leurs aînés.

On retrouve donc un chant black à la tessiture et à la technique proche de celle de Dani Filth (alternance chuchotement, aiguë, grave) mais s'en éloignant par moment (« Fire In Our Hearts ») où le chant se fait plus écorché limite agonisant sur certains passages. Les riffs de guitare rapide soutenus par une double pédale galopante sont bien sûr de la partie et nous immerge au cœur de la bataille ("Fire In Our Hearts", "Perkuno's Flame") avec cette montée en puissance de la batterie soutenu par des plans guitare toujours plus accrocheurs.

La partie symphonique n'est pas en reste grâce à la présence du Baltic Symphony Orchestra pour les instrumentations et le Prussian Chamber Choir pour les chœurs. La prépondérance et la beauté des chœurs ne renierai pas ceux de l'armée rouge apportant un côté épique aux compositions. On a droit à de superbes intro ("Introduction") et passage vocaux ("Storm","Under The Black Raven's Wings") faisant que renforcer les instrumentations pour faire de la piste un moment épique digne des anciennes batailles contre l'envahisseur teutonique.

Et de ce côté-ci le groupe n'a rien à envier au ténor du genre. Ainsi on retrouve des orchestrations absolument superbe ("Tears Will Wash Off The Blood From My Sword") et épique ("Birth Of The Hero" titre faisant parti de la bande son de Brütal Legend pour les connaisseurs). Les breaks instrumentaux amènent une grande richesse aux compositions et desservent le concept des chansons d'une très belle manière. On retrouve un pont à la flûte sur "Fire In Our Hearts" et un sublime passage au violon sur "Perkuno's Flame".

Au final on a un album très homogène sur le concept, peut être un peu trop, toutes les chansons se ressemblant dans la construction. La production connaissant les moyens du groupe est impressionnante, on se sent vraiment entrainé dans l'univers retranscrit dans les paroles, on ne peut que saluer leurs efforts. Dommage que la batterie soit en retrait, un peu plus de "peps" aurait rendu certains passages dantesques, de même les guitares auraient gagnées à avoir un mixage un peu plus "pêchue".

Une excellente surprise que les amateurs de Black symphonique devraient adorer, pour les autres à écouter pour les passages épiques à souhait et pour la découverte ;)

PS : Suite à un différend avec leur label l'album "Firestorm" est disponible gratuitement en téléchargements sur le site du groupe.
Whysy
8
Écrit par

Créée

le 16 janv. 2015

Critique lue 120 fois

Whysy

Écrit par

Critique lue 120 fois

Du même critique

V Empire or Dark Faerytales in Phallustein (EP)
Whysy
9

Critique de V Empire or Dark Faerytales in Phallustein (EP) par Whysy

En hiver 95, le label hébergeant Cradle of Filth, Cacophonous, refuse de verser les bénéfices sur leur précédent album. Le groupe désirant changer de maison disque, bénéficie en plus d'offres...

le 16 janv. 2015

4 j'aime

Infinity
Whysy
9

Critique de Infinity par Whysy

Un an après la sortie du monumental “Ocean Machine - Biomech” qui avait marqué d’une pierre blanche le progressif, Devin Townsend revient à la charge avec son premier album sorti sous son nom,...

le 16 janv. 2015

3 j'aime

Cruelty and the Beast
Whysy
8

Critique de Cruelty and the Beast par Whysy

La sortie de Dusk And Her Embrace a permis aux Anglais de se faire une place sur la scène extrême. Les ambiances très fortement teintées de romantisme sombre ont attiré pas mal de curieux recherchant...

le 16 janv. 2015

2 j'aime