Gold

For Ever

Quand j’ai écouté For Ever pour la première fois, j’ai eu un sentiment mitigé. D’un côté, j’ai retrouvé tout ce qui m’avait séduit dans le premier album de Jungle : cette production léchée, ces grooves envoûtants, cette ambiance moite et rétro-futuriste. Mais de l’autre, j’ai aussi eu l’impression que l’effet de surprise était passé. Là où leur premier album m’avait totalement pris au dépourvu, For Ever m’a semblé parfois trop familier, presque prévisible.

Ne te méprends pas : c’est un album qui reste agréable dans l’ensemble. Des morceaux comme Casio ou Beat 54 ont ce charme indéniable qui me donne envie de bouger, et House in LA apporte une touche plus douce, plus introspective, qui montre une certaine maturité. Mais ce que je n’ai pas retrouvé, c’est ce vent de fraîcheur qui m’avait transporté lors de leur premier opus. Ici, la formule est bien là, maîtrisée, mais elle manque d’une petite étincelle de nouveauté.

J’ai aussi ressenti une certaine lourdeur dans l’uniformité des morceaux. Ils s’enchaînent bien, peut-être trop bien, au point que certains finissent par se confondre. J’aurais aimé qu’ils prennent davantage de risques, qu’ils osent sortir de cette zone de confort qu’ils maîtrisent à la perfection mais qui, à la longue, devient un peu étouffante.

Cela dit, l’album n’est pas dépourvu de qualités. Il est plus mélancolique, presque intime parfois, et je vois que Jungle a voulu explorer des émotions plus profondes. Mais même là, j’aurais aimé qu’ils aillent plus loin, qu’ils poussent cette exploration jusqu’à ses limites. Au final, For Ever me laisse un sentiment doux-amer : c’est une belle écoute, mais elle ne me fait pas vibrer comme leur premier projet. C’est un album qui accompagne bien, qui fait danser, mais il manque ce petit quelque chose qui pourrait vraiment me surprendre.