Malgré la pochette que je trouve assez repoussante, ce nouvel album de Gojira s'annonçait plutôt bien comme à chaque fois que le groupe sort un nouveau disque.
C'est vraiment géant. On sent rapidement des changements au niveau de la production par rapport aux albums précédents du groupe : la batterie n'est pas triggée (ou presque) et on a plus forcément ce mur de guitares qui contribuait au son massif du groupe, comme si deux guitares au lieu de huit sur un même morceau et une distorsion moins chargée permettait de mieux faire respirer la musique.
Une respiration, c'est bien ce que semble être cet album tant il est varié musicalement. Chaque morceau qui passe est une nouvelle perle à découvrir, une nouvelle proposition. L'album démarre fort avec Born for One Thing et Amazonia, deux titres qui présentent déjà des ambiances différentes tout en envoyant le steak. On remarque d'ailleurs que dans cet album, j'ai l'impression que le groupe s'amuse encore plus à faire des bruitages à la guitare (des coups de médiator sur le côté des cordes par exemple) ou à utiliser la Whammy à des moments-clé pour ponctuer les morceaux que sur les disques précédents. C'est toujours bienvenu et bien dosé quand ça arrive, ça pimente un peu les riffs.
Ensuite on a l'un de mes coups de cœur sur cet album : Another World. J'étais très optimiste lorsque ce single a été révélé quant à la qualité de l'album à venir, et réécouter ce morceau quelques mois plus tard c'est du pur bonheur. Et il sert parfaitement de transition pour les deux titres qui vont suivre. En effet sur Another World on a un peu de chant clair aérien sur la fin du morceau, et c'est l'interlude plutôt exotique mais merveilleuse intitulée Fortitude qui va justement mener à un morceau complètement en chant clair, à savoir The Chant. J'adore ce morceau, le chant clair n'est pas forcé et se prête bien aux paroles du morceau, un appel désespéré à se libérer. Il y a de la fragilité qui émane du son de guitare et je trouve que ça se prête bien au morceau sur le solo qui est court mais réussi.
On a ensuite Sphinx, Into the Storm et The Trails qui nous confirment que l'album est excellent. Les rythmes sont variés et mélodiquement c'est toujours un bonheur avec des riffs monstrueux.
Puis vient l'apothéose, le bouquet final, avec Grind. Je n'ai même pas envie de décrire ce morceau, allez l'écouter (bon, écoutez l'album dans son intégralité en fait), c'est un bijou.
À l'heure où j'écris cette critique j'ai mis 8/10 à l'album. Je laisse faire le temps et je reverrai peut-être ma note à la hausse, puisque comme j'écoute l'album en boucle depuis hier, je pense que c'est bien parti.