Le paroxysme

Gojira, un groupe de death métal écolo français originaire des Landes, nous sort son 7ème album studio. Les fans actuels ont pour la plupart découvert le style de gojira que l'on connait aujourd'hui dans le troisième album, from Mars to Sirius. Depuis, gojira n'a cessé de se réinventer, de nous faire découvrir des sonorités incroyables, de nous faire planer et de nous rendre en manque de ces riffs bien puissants, pas forcément techniques à en faire pâlir un ingénieur, mais qui respire l'émotion. Un jour, un ami m'a dit "Gojira ça sonne plat, y a pas d'émotions" c'est plus mon pote depuis. (Joke)
Leur dernier album, magma, était très sombre, très ésotérique, et Fortitude ("Courage" en anglais) s'annonce moins sombre, plus expérimental et bordel qu'est ce que ça donne envie de se bouger !

L'album commence sur "Born for one thing" faut croire que gojira aime bien le mot Born. Ça commence sec, une intro d'album comme il se doit, qui annonce tout de suite la couleur. Tout est moins noir dans cet album, même dans le clip et la pochette, c'est plutôt bleu, marron, jaune. Born for one thing est un single qui ne dérive pas du style GOJIRA, mais qui sait pourtant être innovant, avec ce drop en "pinch harmonics" À la guitare, ce riff toujours au rendez-vous quand on l'attend, la batterie de Mario toujours aussi créative, et le champ de Joe qui semble un niveau au dessus des autres albums, et curieusement plus chantant.

Deuxième Morceau, qui a lui aussi eu le droit à un clip, AMAZONIA (peut-être mon préféré :) ) Le métal écologiste, gojira, Nous fait comprendre avec rage et puissance la situation de l'Amazonie et des indigènes. Morceau défini par la communauté anglophone avec le taquin petit nom de "Boing Boing metal" en rapport aux sonorités d'instruments indigènes intégrées dans le morceau. Ce morceau est musicalement énorme, c'est pas trop bourrin, et pourtant toute la rage est là, avec une seconde partie aux voix futuristes, alarmistes, apocalyptiques ! Un riff principal bon pour les plus gros mal de coups au Hellfest !! Même la basse est une révolution et est parfaitement audible.
Viens ensuite ANOTHER WORLD, publié l'été dernier comme premier single du groupe. Là on a le son bien gojira et toujours cet esprit plus "Fortitude", qui donne envie de courir plutôt que de rester écroulé face à un mur de son. le clip est futuriste, à mi-chemin entre Borderlands et no Man's sky. Gojira montre une aisance folle pour passer d'un riff à un autre sans qu'ils soient trop complémentaires, et ça nous donne encore une fois un morceau varié avec au moins deux parties distinctes. La fin de la musique, couplée avec le clip, est à en pleurer... C'est aussi une référence à la planète des singes (le livre) avec cette tout Eiffel en ruine. Ce morceau nous montre une fois de plus la philosophie de Gojira via le clip : Les personnages à l'effigie du groupe partent de la Terre direction un trou noir (ou trou de verre ?) Pour voyager vers une autre planète, et après avoir traversé le trou noir, arrivent sur une planète qui n'est autre que notre bonne vieille Terre en ruine. Sous entendu : Il n'y a pas de planète B, nous sommes condamnés à rester ou disparaitre ici.

Hold On arrive, sorti aujourd'hui avec l'album, ce morceau se démarque tout de suite par son côté bien plus lyrique qui se fera entendre sur le reste de l'album, comme annoncé par Joe Duplantier lors d'une conférence.
Ensuite, rien à dire. C'est du Gojira, des riffs à s'en briser chaques vertèbres, et agir. Les fans de death metal bien sale diront que Gojira s'est trop assagi. Mais cet album est ce qui leur manquait dans leur carrière. Une dose plus expérimentale avec une balance émotionnelle réglée un peu plus sur des sons moins proches de la mort. Sur leur dernier album, magma, on avait des morceaux comme "Only Pain" (pas besoin d'en dire plus) maintenant on a des morceaux qui inspirent à la vie, à la défendre, à rester vivant.
New found exprime très bien ceci. C'est comme une version 2.0 de Stranded, tout un album qui semble d'un coup être pris comme la continuité conclusive de Magma ! Mais c'est pas fini, Gojira c'est loin d'être fini et les riffs nous le fond comprendre tout de suite : "Reste, on doit encore te dire des choses petit"
Gojira à changée de gamme, changé de mode. Je n'ai pas assez de connaissances musicales pour dire en quoi et de quoi à quoi on est passé, mais ça se ressent tout de suite.

Gojira a toujours fait des morceaux un peu plus doux dans ses albums. Fortitude, le titre éponyme de l'album, illustre très bien cette petite pause, ça détend, c'est pas du métal et franchement c'est la petite signature de gojira.
The chant est la continuité du titre fortitude, qui n'était que son introduction. Et là, bien des fans ont été déçus. Personnellement j'adore, c'est un signe de l'évolution du groupe. C'est plus du death métal, on dirait plutôt du stoner rock, ou du grunge, un mélange d'Alice In Chain, SOAD, assez déroutant au début. Un clip que je n'ai pas encore vu doit arriver d'ici peu. Se soir ! Premier vrai solo qu'on entend chez gojira ! Un solo bordel ! Pas un truc de fou non plus, juste de quoi montrer qu'ils innovent. [EDIT :. En fait le premier solo semble être sûr HOLD ON]
The chant, comme la volonté de Joe de plus chanter et de moins crier. Ce titre a des airs de conclusions. C'est peut-être la fin de la période bourrin de Gojira ? NON !
SPHINX arrête le débat ici, c'est un titre tout droit sorti de l'album Magma, les mêmes sonorités, les mêmes techniques. Gojira montre qu'ils sont bien là. Et ouais, cet album a une putain de diversité !! AUCUN titre ne se ressemble. C'est excellent. Un riff bien puissant, avec des notes bien plus denses que dans Magma, qui emplissent une plus grande partie du temps, une voix encore plus grave, mais il y a toujours un truc. Ce truc qui fait que l'album entier est différent. Le mode musical utilisé n'est pas le même j'ai l'impression.

Into the storm : Là c'est un début très appréciable, mais un morceau beaucoup plus alternatif, il a bien déçu les fans hardcore aussi. On dirait que Gojira a voulu mélangé des voix pop avec du métal. Et ça sonne assez bien, c'est une question d'habitude. Ce morceau est un appel à la désobéissance civile, je vous laisserai écouter (et traduire) les paroles. Gojira n'est définitivement plus aussi près de la mort que dans Magma, qui avait été influencé par la mort de la mère des Duplantier. Le COVID a fait son petit effet sur cet album, ou l'inverse !

The trail, début original pour un morceau de gojira. On en a pas vraiment l'habitude. C'est doux. C'est chanté. Un morceau clairement entièrement voulu par et pour Joe. Encore une fois, gojira sort des sentiers battus. Un morceau très diversifié, une voix qui touche. Gojira sait faire dans l'émotion. Cette voix donne l'impression d'être désolée de ce monde, désespérée, contemplative de la destruction. (Sans faire attention aux paroles que je n'ai pas encore traduites) Une belle expérience.
Et c'est déjà fini, 5 ans d'attente coulée en 51 minutes. GRIND c'est gojira qui nous dit "t'en fait pas on reviendra" car ce morceau ne sonne pas comme une conclusion. Plutôt comme un appel à aller au prochain concert pour se muscler le coup. On est littéralement réduit en morceau par Grind, on est broyé. Néanmoins, des ponts abyssaux dans ce morceau nous font respirer dans l'espace ! La basse, la guitare, la reverb, cet instrument aussi qui sonne comme une nappe de synthé que je n'arrive pas à décrire, c'est incroyable. On ne peut pas mieux terminer un album. Gojira pose sa concentration sur la table, c'est une auto sacralisation.
Purée, que cet album est beau, bien équilibré, diversifié, bien mixé... Je ne pourrais pas tout dire. Quand vous écoutez un titre de gojira, le silence qui suit est aussi de gojira.

EDIT : je viens de corriger des fautes, j'avais écrit sur mon téléphone et certaines phrases ne voulait rien dire.