C'est souvent bien plus tard, avec l'âge, que l'on abandonne nos fantaisies, nos envies de révolutions artistiques et ce besoin de renouvellement.
Désillusionnement, ou conformisme mal placé ?
Quoi qu'il en soit, Björk ne rentre définitivement pas dans cette catégorie, au contraire, l'Islandaise à la voix si particulière semble de plus en plus osée dans sa musique au fil des années !
Et c'est justement 5 ans après son dernier album qu'elle revient avec Fossora, oubliez la musique électronique, Björk a une nouvelle passion : les clarinettes.
On le sait bien, l'atmosphère hivernale qui se dégage de la majorité de ses albums et devenue sa marque de fabrique, mais bienvenue ici dans un conte de fées !
Préparez-vous à entrer dans la fôret de Tulgey de Alice au pays des merveilles, la musique de Björk est désormais plus étrange et avant-gardiste que jamais.
Le soin porté à l'ambiance de l'album est absolument fou, que ce soit avec cet orchestre totalement réimaginé pour l'occasion ou ces mesures peu communes, on est totalement perdus dans un bois d'idées sonores.
Peut-être que vous pourrez vous frayer un chemin au travers la danse frénétique d'Atopos, de l'épique Ovule, de la marche funèbre de Ancestress, ou de la chanson titre industrielle mais il reste particulièrement compliqué de se repérer dans ce monde d'esprits sans mélodies auxquelles s'accrocher.
Parce que oui, ce qui est gagné en instrumentation est perdu en sens de la mélodie (bien sûr pas essentielles), rendant l'écoute extrêmement complexes.
Alors on se souvient sans problème de l'orchestre buccolique et avec quel éclectisme il est utilisé, mais c'est un comble d'avoir une voix aussi exceptionnelle que Björk et de la faire flotter dans le vide !
Justement, avec l'âge, la musique de Björk devient de plus en plus bizarre et ressemble à ce que pourrait faire une des créatures du Voyage de Chihiro si on la mettait dans un studio (et je dis ça dans le bon sens du terme), mais peut-être que garder ce génie dans l'instrumentation qui ne fait que grandir en le faisant renouer avec les racines pop de l'artiste pourrait donner quelque chose d'encore plus exceptionnel.
Fossora est plutôt une réussite dans la carrière quasi sans-faute d'une telle artiste, mais il annonce surtout une suite de carrière quitte ou double, à voir si elle décide de s'enfoncer encore plus dans la forêt ou de trouver une clairière.
Et chaque écoute me fais me sentir comme un champignon