Paru en 2005, Frances The Mute est le deuxième opus de Mars Volta, groupe mené par les deux têtes chevelues de At the Drive-In : Omar Rodriguez-Lopez et Cedric Bixler Zavala. Voila pour un semblant de contexte, maintenant, allons droit au but : ce disque est une véritable pépite, une œuvre homogène, dense, difficile d’accès et terriblement riche.

La bête est découpée en cinq titres. Ca, c’est ce qui est écrit sur la jaquette, car en ces pistes sont elles-mêmes divisées en sous parties pour un total de douze morceaux et près de 80 minutes de musique. L’auditeur a plutôt intérêt à s’accrocher s’il veut suivre, et il devra revenir plusieurs fois pour discerner toutes les subtilités de cet album. La première piste, « Cygmus... Vismund Cygmus » pose les bases du son Mars Volta : une voix claire qui sait très bien crier, des montées, des bidouillages, puis un déchainement de bruits. Déjà qu’ils avaient l’air de bien se marrer chez At the Drive-In, les deux compères font de Mars Volta un champ d’expérimentation musical sans limites. Toutes les influences possibles et imaginables sont là : rock, noise, prog, hardcore, jazz, salsa et plein d’autres. Le guitariste étant l’élément central des débats.

Des longs passages instrumentaux viennent accompagner les chansons de Frances the Mute, une part d’improvisation qui fait vivre ce disque. Les autres instruments accompagnent parfaitement la chose, basse multi-effets, batteur de malade, clavier apportant différentes ambiances et même une section cuivre avec Flea des Red Hot Chili Peppers à la trompette. Cet album est un voyage, mais comme nous le montre sa jaquette, on est aveugle face à ce qui nous arrive, les sons sont nos seuls repères et le groupe prend un malin plaisir à brouiller tout ça. Le disque ne nous laisse aucun temps mort, il y a toujours un son quelque part. On ne peut pas couper l’écoute tant qu’elle n’est pas finie. La voix de Cedric Bixler Zavala et ses textes sont pleins de rage et de mélancolie, dont l’apogée est atteinte dès le second titre, « The Widow », bouleversante composition.

C’est un peu tout ça qui fait de Frances the Mute un album extraordinaire.
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le 11 janv. 2013

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