C'est le second album sorti après la piteuse période Geffen, succédant à "This note's for you" ce nouvel opus, le bien nommé "Freedom" va renouer avec un certain succès et relancer la carrière du Loner, éprouvé dans sa vie personnelle et professionnelle (le ratage de l'album American Dream paru après la reformation de Crosby, Stills, Nash & Young).
C'est un album bourré de musique, au total une heure bien serrée dans les sillons d'un seul vinyle. Tout n'est pas du même niveau mais l'album comporte quelques sommets incontournables. Comme sur "Rust never Sleeps" le premier morceau de l'album "Rockin' in a free World" commence et termine l'album dans deux versions différentes, en live et en version acoustique à l'ouverture de l'album et en version électrique pour le clore. Ce titre est inspiré par une réflexion de son guitariste Franck Sampedro à la vue de clichés montrant des manifestants Iraniens lors de l'enterrement de Khomeini brûlant des drapeaux américains : "On ne devrait pas s'approcher du Moyen-Orient. Il vaut probablement mieux continuer à faire du rock dans un monde libre." Du coup Neil se lance dans une diatribe anti-Bush (père) et s'oppose à sa politique. Au même titre que "The Wall" du Floyd, ce titre symbolisera également la chute du mur de Berlin. Ce titre signe le retour de Neil Young à son meilleur niveau.
Le morceau qui suit, "Crime in the city" est également excellent, c'est une version écourtée de "Sixty to zero" qu'il jouait sur scène pendant une vingtaine de minutes. Ce titre dénonce la corruption et le cynisme froid qui gangrène la société. Le rythme et le phrasé de Neil me font penser au Bob Dylan d' "Hurricane", pour situer un peu. On retrouve également des sonorités de l'album précédent, notamment lors de l' introduction subtile des cuivres. A nouveau un bon titre.
L'étonnant "Don't cry" s'enchaîne avec surprise au titre précédent, ambiance noisy au son un peu crade avec un Neil déclamatoire. Il provient d'un EP sorti au Japon et en Australie précédemment, en compagnie de l'excellent "Eldorado" et de la reprise d' "On Broadway". Trois titres qu'il aurait été dommage de ne pas diffuser, en effet ils dynamisent l'album et on peut les préférer aux ballades country interprétées aux côtés de Linda Ronstadt.
En résumé un bon album qui sauve la production des années 80 et relance la carrière du Loner.