"Continuez à rocker dans le monde libre"
« Enfin », c’est ce qu’à du dire Neil Young en cette fin d’année 89. Voilà 10 ans qu’il n’avait plus rencontré le succès (commercialement parlant, car le talent du bonhomme était toujours au rendez-vous malgré des hauts et des bas) et c’était avec son opus « Rust Never Sleeps ».
Reprenant la recette qui avait fonctionné à l’époque sur l’opus précédemment cité le Looner propose deux version (en intro et en final) d’une même chanson : « Rockin’ in the free world ». On retrouve le côté hippie du Canadien et un certain vent de révolte avec ce refrain tranchant « Continuez à rocker dans le monde libre ». Ma présence va pour la version acoustique (l’intro donc) grâce notamment aux claquement de mains (de pieds ?) du public en total communions avec Young.
Le sommet de l’album arrive avec le second morceau « Crime in the City » et son récit froid et dramatique. Les 8 minutes font – pour moi – parties des meilleurs jamais enregistrés par Neil Young. Tout est présent : la voix mélodieux (mais froide) et partie instrumentale à coup le souffle. Saluons le saxophone de Ben Keith qui vient apporté un supplément de talent à cette chanson qui n’en a pas vraiment besoin. C’est juste génial. Young est passé maître dans l’art d’atteindre la perfection sur de long morceaux (« Cowgirl in the Sand », «Cortez the Killer», « Natural Beauty » ou plus récemment « Walk Like a Giant »).
« Hangin’ on a Limb » et « The Ways of Love » sont portés par le duo avec Linda Ronstadt et rappelle le style plus acoustique que Young a pu avoir par le passé (je pense notamment sur Harvest. Ces deux morceaux entourent un autre chef d’œuvre du Canadien : Eldorado. Avec une ambiance rappelant « Southern Man » ou encore « Cortez the Killer » le Canadien nous gratifie d’un très bon morceau assez éloigné des autres présents sur ce disque. La reprise d’On Broadway est bien rythmique malgré une distorsion trop prononcée à mon gout dans sa voix.
Outre le fait que Young soit un très bon guitariste il est également un bon pianiste comme le démontre le doux « Wrecking Ball ». « No More » et « Too Far Gone » sont deux très bons morceaux (encore) qui s’écoutent avec beaucoup de facilité. Mention très bien pour le second qui hérite d’une batterie bien maîtrisé et d’une guitare bien saturée quand il faut. Un excellent mélange de ce que c’est que peut faire le Looner de meilleur.
Et pour finir, et montrer qu’il est encore le « boss » du saturé, la version doigt dans la prise de « Rockin’ in the Free World » emporte tout. Ce trop plein d’énergie nous poussent rapidement à revenir à la track n°1 et recommencer le chemin. Encore et encore.
A croire le nombre de vote (62) et le nombre de critique (0) Freedom n’est pas vraiment un album très connu de Neil Young… et pourtant c’est l’un des plus abouti. Si le talent du Canadien n’est plus à démontrer c’est bien celui de ses acolytes qui brillent sur cet opus. Ben Keith fait des merveilles avec son saxophone (surtout sur le chef d’œuvre « Crime in the City »), Chad Cromwell n’a jamais était aussi bon que sur cet opus. Enfin la paire Rosas/Sempredro est juste parfaite.
Tout ça pour dire : c’est un très bon album. Merci Neil.