Freedom
7.4
Freedom

Album de Neil Young (1989)

"Continuez à rocker dans le monde libre"

« Enfin », c’est ce qu’à du dire Neil Young en cette fin d’année 89. Voilà 10 ans qu’il n’avait plus rencontré le succès (commercialement parlant, car le talent du bonhomme était toujours au rendez-vous malgré des hauts et des bas) et c’était avec son opus « Rust Never Sleeps ».

Reprenant la recette qui avait fonctionné à l’époque sur l’opus précédemment cité le Looner propose deux version (en intro et en final) d’une même chanson : « Rockin’ in the free world ». On retrouve le côté hippie du Canadien et un certain vent de révolte avec ce refrain tranchant « Continuez à rocker dans le monde libre ». Ma présence va pour la version acoustique (l’intro donc) grâce notamment aux claquement de mains (de pieds ?) du public en total communions avec Young.

Le sommet de l’album arrive avec le second morceau « Crime in the City » et son récit froid et dramatique. Les 8 minutes font – pour moi – parties des meilleurs jamais enregistrés par Neil Young. Tout est présent : la voix mélodieux (mais froide) et partie instrumentale à coup le souffle. Saluons le saxophone de Ben Keith qui vient apporté un supplément de talent à cette chanson qui n’en a pas vraiment besoin. C’est juste génial. Young est passé maître dans l’art d’atteindre la perfection sur de long morceaux (« Cowgirl in the Sand », «Cortez the Killer», « Natural Beauty » ou plus récemment « Walk Like a Giant »).

« Hangin’ on a Limb » et « The Ways of Love » sont portés par le duo avec Linda Ronstadt et rappelle le style plus acoustique que Young a pu avoir par le passé (je pense notamment sur Harvest. Ces deux morceaux entourent un autre chef d’œuvre du Canadien : Eldorado. Avec une ambiance rappelant « Southern Man » ou encore « Cortez the Killer » le Canadien nous gratifie d’un très bon morceau assez éloigné des autres présents sur ce disque. La reprise d’On Broadway est bien rythmique malgré une distorsion trop prononcée à mon gout dans sa voix.

Outre le fait que Young soit un très bon guitariste il est également un bon pianiste comme le démontre le doux « Wrecking Ball ». « No More » et « Too Far Gone » sont deux très bons morceaux (encore) qui s’écoutent avec beaucoup de facilité. Mention très bien pour le second qui hérite d’une batterie bien maîtrisé et d’une guitare bien saturée quand il faut. Un excellent mélange de ce que c’est que peut faire le Looner de meilleur.

Et pour finir, et montrer qu’il est encore le « boss » du saturé, la version doigt dans la prise de « Rockin’ in the Free World » emporte tout. Ce trop plein d’énergie nous poussent rapidement à revenir à la track n°1 et recommencer le chemin. Encore et encore.

A croire le nombre de vote (62) et le nombre de critique (0) Freedom n’est pas vraiment un album très connu de Neil Young… et pourtant c’est l’un des plus abouti. Si le talent du Canadien n’est plus à démontrer c’est bien celui de ses acolytes qui brillent sur cet opus. Ben Keith fait des merveilles avec son saxophone (surtout sur le chef d’œuvre « Crime in the City »), Chad Cromwell n’a jamais était aussi bon que sur cet opus. Enfin la paire Rosas/Sempredro est juste parfaite.

Tout ça pour dire : c’est un très bon album. Merci Neil.
mtf
9
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Les meilleurs albums de Neil Young

Créée

le 15 mai 2014

Critique lue 542 fois

3 j'aime

mtf

Écrit par

Critique lue 542 fois

3

D'autres avis sur Freedom

Freedom
mtf
9

"Continuez à rocker dans le monde libre"

« Enfin », c’est ce qu’à du dire Neil Young en cette fin d’année 89. Voilà 10 ans qu’il n’avait plus rencontré le succès (commercialement parlant, car le talent du bonhomme était toujours au...

Par

le 15 mai 2014

3 j'aime

Freedom
JOE-ROBERTS
8

Son meilleur album depuis 1979

Neil a quitté Geffen en 88 pour revenir chez Reprise (une des meilleures décisions de sa carrière !) et avec « This note’s for you », il nous montrait qu’il en avait encore sous les pieds, dans une...

le 15 sept. 2024

Du même critique

The Eminem Show
mtf
10

Mon adolescent résumé en 19 titres

Il s'agit pour un moi d'un classique. D'un grand classique. Tout d'abord un jolie copier/coller de Wikipedia : " The Eminem Show est l'album le plus vendu en 2002. En 2003, lors de la 45e cérémonie...

Par

le 22 mai 2012

23 j'aime

5

Turn Blue
mtf
5

Rendez nous les Black Keys des années 2008-2011 !

Le nouveau Black Keys est sans doute l'un des albums les plus attendu pour les amateurs (comme moi) de Rock indé. Fraîchement nommé "Turn Blue" la pochette en dit long sur le changement musical opéré...

Par

le 6 mai 2014

21 j'aime

17

Rust Never Sleeps
mtf
8

My My, Hey Hey. The legend of Neil Young.

Un disque incontournable dans la (longue) discographie de Young. Une sorte d'OVNI puisqu'il s'agit d'un album live sans le son du public, donc un album PAS live mais PRESQUE. Nuance. Sautez une...

Par

le 1 mai 2013

17 j'aime

3