Rendez nous les Black Keys des années 2008-2011 !
Le nouveau Black Keys est sans doute l'un des albums les plus attendu pour les amateurs (comme moi) de Rock indé. Fraîchement nommé "Turn Blue" la pochette en dit long sur le changement musical opéré par les deux membres du groupe sur cet opus. Je m'attendais à un style orienté vers le psychédélique avec ses illusions d'optiques et ses couleurs pétards : tout faux. Clairement tourné vers un son plus pop/électro les premières écoutes sont quelques peu déstabilisantes.
L'entrée "Weight of Love" est construit de manière inhabituelle pour le groupe : des passages lents et sans vocal et des passages plus rythmés mais plus électronique. Heureusement la guitare remet les choses dans l'ordre par moment. S'en suit "In Time" où le duo basse/batterie rappelle les précédents opus... et ce n'est pas pour me déplaire. Même le refrain donne cette impression avec ces choeurs en fond. "Turn Blue" est très agréable... mais pas plus.
Le single "Fever" est... je n'ai toujours compris. Bien que je l'écoute depuis plusieurs jours maintenant je ne capte pas l'intention de groupe : le morceau en lui même d'une part et d'autre part dans l'action de le mettre en single pour promouvoir l'album. Aucune folie et une instrumental plus que bancal. Un refrain inexistant et absolument pas mémorable (pour un single autant vous dire que c'est vraiment pas un atout...). Le manque de passion et de tradition (l'esprit folk/blues) s'est arrêté en 2011. La nostalgie d'El Camino commence a se faire sentir.
S'en suit une succession de morceaux relativement plats et sans réellement d'originalité. Ok ça s'écoute plutôt facilement mais dans mon cas ça s'écoutera qu'une seule fois. Heureusement "Waiting on Words" remet un peu d'intérêt au disque avec ses airs de brise d'été. "In Our Prime" plus classique n'est pas sans argument non plus. C'est mignon, ça passe bien, mais c'est pas non plus le tube de l'année.
L'album se conclut sur "Gotta Get Away"... OUF ! Avec ses influences des Kinks (pour l'intro notamment) et de I'm From Barcelona (pour le côté folklorique) le titre est vraiment réussi malgré quelques distorsion vocal dont je me serais bien passé.
Je retiendrais "Weight of Love" seul morceau que je réécoute avec plaisir. Ce côté rock progressif leur va plutôt bien. C'est aussi le seul morceau où le chant d'Auerbach me plaît vraiment. Et, dans les bons moments, "In Time".
2014, les Black Keys ont découvert l'électronique et c'est bien dommage. L'album possède un sérieux gout de nostalgie et l'envie de réécouter les albums précédents - plus "roots", plus blues, plus authentique - se fait rapidement sentir.. Après 3 ans les Black Keys ont vraiment perdu la spontanéité qui faisait toute leur force lors des années 2008/2011. Difficile de comprendre un tel changement tant le groupe était acclamé par la plus part des "grands" critiques (notamment ceux de Rolling Stone) qui les voyaient déjà comme les nouveaux Doors. Après cet opus on en est loin.