Qui d'autre que Chilly Gonzales peut passer de pianoter pour Drake ou Daft Punk à inviter Arielle Dombasle et Teki Latex sur son dernier disque, hommage à la culture française ?
Hors-cadre, le plus franchouillard des canadiens l'a souvent été, lui de formation classique qui ne s'interdit rien, même pas un disque de rap. Être un virtuose donne pas mal de latitudes, c'est vrai. Car de talent il ne manque pas encore ici sur French Kiss, son album de variété donc en langue de Molière. Dont il renvoie tous les codes du genre à la poubelle. Texte scolaire mais cynique à la diction trap d'entertainer de la scène US, références multiples à la culture du pays, reprise instrumentale de morceaux du patrimoine hexagonal (Françoise Hardy autant que Mr Oizo), l'objet est aussi singulier que son auteur, souvent à la frontière entre le ridicule et le génial, mais toujours authentique et original.