Les Doors poursuivent leur carrière malgré la mort de Jim Morrison avec un huitième album sorti moins d’un an après le précédent et continuent à s’éloigner des inspirations de leur ancien chanteur. Full Circle semble ainsi plus cohérent que Other Voices, comme si les membres du groupe ne parvenaient qu’à ce moment-là à assumer pleinement leur nouvelle image et à se libérer totalement de l’ombre de leur leader. Le chant paraît en tout cas plus assuré, mais les successeurs de Morrison ne sont évidemment pas chanteurs et cela se constate tout de même. « Get Up And Dance » et « 4 Billion Souls » sont des morceaux plutôt pop assez faibles bien qu’entraînants, et il faut attendre les expérimentations jazz de « Verdilac » pour écouter quelque chose de plus ambitieux. Comme dans le précédent opus, c’est lors des passages uniquement instrumentaux que le groupe reste le plus fidèle à lui-même et révèle son talent. C’est donc le cas sur ce troisième morceau, mais aussi sur « The Mosquito », chanson qui démarre de façon un peu étrange avec un chant en espagnol, mais devient de plus en plus excitante à mesure que la voix laisse place aux instruments, et se révèle finalement la plus marquante du disque. Ces ambiances enlevées se retrouvent aussi dans une moindre mesure dans « Hardwood Floor » et la conclusion « The Peking King And The New York Queen », deux titres très agréables. « The Piano Bird » et « It Slipped My Mind » tentent quant à eux des choses plus calmes, avec des inspirations latines très marquées pour le premier, et permettent d’obtenir une deuxième partie d’album assez solide et variée. La première apparaît en effet finalement inégale, en partie à cause de son introduction mais aussi de l’éreintante reprise « Good Rockin' », détonnant au milieu de l’album.
Le tout reste tout de même plutôt anecdotique, un seul morceau sortant véritablement du lot. La formation The Doors a beau continuer à tenter de nouvelles explorations, son aura mythique n’est dans Full Circle plus qu’un souvenir.