Du fordisme musical

Je me fends d'une critique aujourd'hui pour parler de la musique de Furiosa et répondre à la critique dithyrambique déjà présente et qui me semble exagérée.

Ma découverte de Tom Holkenborg alias Junkie XL remonte à il y a 9 ans à la sortie de "Mad Max Fury Road". Je me souviens avoir beaucoup apprécié l'aspect décomplexé et jouissif du thème principal du film qui "samplait" le dies irae de Verdi. C'était énergique, inspiré, motivant. Et pas encore complètement cliché. Il est utile de rappeler que la musique de films de divertissement hollywoodien a développé cette mode des compositions très bruyantes depuis Inception de Zimmer que tous le monde a été contraint d'adopter pour ce genre de production.

Depuis cette époque, je me suis infligé des dizaines de musiques de films toutes plus assourdissantes les unes que les autres, abusant complètement des cuivres très profonds, des percussions assourdissante et des ostinati sans fin.

Junkie XL est complètement dans cette mode : on pourra lire ma critique de Batman vs Superman où je lui adresse des compliments sur sa collaboration avec Hans Zimmer. Ce qui distinguait cette composition du reste c'était la présence de plusieurs motifs reconnaissables, évoluant de morceau en morceau, avec une certaine logique narrative.

Hormis cet album, il n'y pas grand intérêt. Junkie XL est en pilotage automatique sur le plan créatif. Chaque B.O. est un décalque du précédent. Je mets quiconque au défi de distinguer à l'écoute un morceau de "Furiosa" d'un morceau qu'il a composé pour le Monsterverse (Godzilla et ses suites).

Bref, il n'y a quasiment pas d'originalité, on s'ennuie un peu, et on ne retrouve absolument pas l'ambiance australienne : une grosse déception.