Tour à tour producteur génial, que ce soit au sein de N*E*R*D* ou pour les autres, puis "featureur" machine à tube, Pharrell n'a finalement jamais eu de véritable grand succès solo. Son premier album il y a 8 ans avait ainsi eu un succès très relatif.
Puis vint en 2013 cette mise en avant incroyable par les Daft Punk, l'apparition sur Blurred Lines et la concrétisation Happy. Une année remplie à ras bord de hits. S'il devait enfin - il a tout de même 40 ans - avoir le succès tant mérité sur tout un opus, c'était maintenant ou jamais.
Quelque part, G I R L est l'album idéal pour ça. Les tubes potentiels s'enchaînent. C'est toujours efficace, les invités sont très "in" et le sont d'ailleurs souvent en partie grâce à lui (Pharrell a produit le premier tube solo de Justin Timberlake, co-produit le récent album de Miley Cyrus et travaille avec sur le prochain d'Alicia Keys).
En revanche, si l'on sent que Pharrell a tout mis en oeuvre pour que le succès soit cette fois au rendez-vous, cela se fait quelque peu au détriment de ses véritables qualités. Lui qui a toujours été un producteur assez visionnaire se contente ici globalement de suivre le voie très "revival" lancée aux côtés des Daft Punk l'an passé. Et d'ailleurs le titre sur lequel on retrouve le duo français en est le parfait exemple. On l'entendra sans doute en boucle tout le printemps, mais même si c'est sympa, ça n'arrive pas à la cheville de Get Lucky et Lose Yourself To Dance.
Et si je m'en serais contenté dans 90% des cas, je trouve un tel talent à Pharrell que je ne peux m'empêcher d'être un peu déçu ou plutôt frustré du résultat final. Son côté précurseur de mode laisse sa place à quelque chose de plus conventionnel et balisé. C'est toujours dommage.
Je retiens tout de même quelques titres. Et surtout Marylin Monroe qui ouvre parfaitement les hostilités.
Et je ne lui en voudrai en tout cas pas de cette apparente facilité. Il aurait dû connaître ce raz de marée il y a 10 ans déjà.
Edit : quelques mois plus tard, je ne modifie pas le contenu de la critique, mais retire tout de même un point à l'album.